Près de 200 tracteurs – 170 de source policière – se sont rassemblés jeudi en début d'après-midi à Nantes devant la tente des grévistes de la faim qui protestent contre les expropriations des terres pour le projet de futur aéroport au nord de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes.
Michel Tarin, 64 ans, agriculteur en retraite, propriétaire en cours d'expropriation, a arrêté de s'alimenter le 11 avril et a entamé mercredi sa quatrième semaine de jeûne. Les joues visiblement creusées, il passe de plus en plus de temps alité dans sa caravane et s'avoue affaibli.
L'autre agriculteur qui avait arrêté de manger le 11 avril a stoppé sa grève de la faim pour raisons de santé le 27 avril mais le relais a été pris et au total jeudi cinq autres personnes se sont mis en grève de la faim depuis le 25 avril, parmi lesquels Robert Chiron, écologiste historique, 71 ans, qui est atteint d'un cancer.
Venus des communes voisines de Notre-Dame-des-Landes mais aussi de communes du pourtour nantais, les tracteurs, venus notamment à l'appel de la Confédération paysanne ont envahi pacifiquement le centre-ville au son des klaxons ou des binious pour stationner tout autour de la tente des grévistes de la faim.
Près d'un millier de personnes (800 selon la police) les attendaient, reprenant les « hymnes » de la lutte du Larzac puis de Notre-Dame-des-Landes.
Les grévistes de la faim demandent la suspension des expropriations dans l'attente de l'issue des recours en justice déposés contre ce projet.
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, validé par l'Etat et soutenu par les collectivités locales socialistes ainsi que par l'UMP, a vu sa concession confiée au groupe Vinci et doit voir le jour en 2017.
Le futur aéroport est contesté par Europe EELV, le Parti de Gauche, le MoDem, la Confédération paysanne et de nombreuses associations.
François Hollande a rappelé jeudi sur France Inter qu'il avait « approuvé » la construction de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, près de Nantes, et qu'un « nouvel équipement [était] nécessaire ».