Quinze ans après le lancement du PMPOA, le ministère de l'Agriculture publie dans Agreste un bilan sur cette action. La mise aux normes des bâtiments d’élevage a amené à une plus grande maîtrise des risques de pollution. Ce programme, complété par d’autres aides, a accéléré l’évolution des structures : essor de la stabulation libre, qui est devenue largement majoritaire, meilleure récupération des eaux souillées… En voici quelques grandes tendances.
Les élevages bovins laitiers concentrent les aides du PMPOA, PMBE et autres subventions. Le taux d’aide est contrasté selon les régions. En Bretagne, dans les Pays de la Loire et en Basse-Normandie, très laitiers, les aides sont allées à respectivement 56 %, 47 % et 37 % des exploitations et 67 %, 60 % et 55 % du cheptel. A contrario, dans le sud de la France, davantage orienté vers l’élevage allaitant, le taux d’exploitations aidées reste inférieur à 20 %, et même à 9 % en Aquitaine.
La collecte des eaux souillées est améliorée. Les eaux pluviales de toiture vont directement vers le milieu naturel, sans être mélangées avec les effluents. Les eaux de salle de traite (blanches, vertes ou brunes) sont dirigées vers des fosses à 80 % en 2008, contre 60 % en 2001. Les écoulements de purins d’étables entravées ou d’aires d’exercice sont collectées dans 70 % des cas (contre moins de 65 % en 2001).
Les ouvrages de stockage des effluents sont plus grands et plus modernes. En 2008, 120.000 fosses stockent 35 millions de mètres cubes (+28 %). Les fumières sont également plus grandes et plus étanches. Environ 16.000 exploitations (pour 2 millions de bovins) pratiquent le compostage en 2008, contre 8.000 éleveurs et moins d’un million de bovins en 2001.
Les unités de traitement des eaux souillées se développent. Les plus courantes sont les unités de traitement suivies d’épandage (environ 2.500 unités), suivies par les filtres avec végétaux (1.200) et le lagunage (1.000).
La stabulation libre prédomine, avec 82 % des places en 2008. L’aire paillée intégrale concerne la moitié des places d’hébergement en bovins. La stabulation entravée avec litière a diminué de moitié, à 2,2 millions de places. La stabulation entravée sans litière tend à disparaître.
Les petites exploitations fragilisées. Cette modernisation s’accompagne d’une poursuite de la concentration des exploitations. Dans le champ de cette enquête, le troupeau moyen a gagné vingt têtes entre 2001 et 2008, passant de 91 à 111 bovins. Dans le même temps, 3 % des élevages ont cessé leur activité chaque année, parmi lesquels surtout ceux ayant à leur tête des chefs d’exploitation les plus âgés ou les plus petits troupeaux.
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samedi 01 mai 2010 - 11h27
Combien d'éleveurs sont au bord de la faillite à cause du surendettement lié à ces mises aux normes obligatoires?