En 2011, Bruxelles allouera près de 500 millions d'euros d'aide alimentaire aux personnes les plus démunies vivant dans 20 pays de l'Union européenne, dont la France. Ce montant est le même qu'en 2009 et 2010, mais avec un pays en plus (la République tchèque).
Le comité de gestion de l'organisation commune des marchés (OCM) unique a approuvé les plans d'aide alimentaire aux personnes les plus démunies présentés pour 2011 par les vingt États membres demandeurs, et la Commission s'apprête à en faire de même « prochainement », selon un communiqué diffusé lundi.
Mis en place à l'origine pour fournir des stocks excédentaires de produits agricoles (« stocks d'intervention ») aux personnes dans le besoin à la suite de l'hiver rigoureux de 1986-1987, le régime a été modifié au milieu des années 1990 dans le cadre du processus de réforme de la Pac, pour permettre, dans certaines circonstances, de compléter les stocks d'intervention par des achats sur le marché, rappelle la Commission.
« Cette année, cependant, les stocks d'intervention existants (céréales, lait en poudre, quantités limitées de beurre) ont pu couvrir la plus grande partie des besoins du plan pour 2011, ce qui a permis de limiter le recours aux achats sur le marché », explique-t-elle.
La « réduction durable des stocks d'intervention » a néanmoins abouti à l'élaboration d'un « projet de réforme du programme ayant pour objectifs de l'adapter aux évolutions de la Pac et d'améliorer son efficacité vis-à-vis des personnes les plus démunies », précise la Commission.
Selon les estimations les plus récentes, souligne le communiqué, 17 % de la population de l'Union européenne, en moyenne, vivraient en dessous ou à la limite du seuil de pauvreté et, en conséquence, seraient confrontés à « la pauvreté alimentaire », qui ne permet pas de prendre un repas équilibré tous les deux jours.
La France a demandé dans le cadre du plan pour 2011 à pouvoir retirer plus de 491.100 tonnes de céréales et plus de 11.300 tonnes de lait en poudre écrémé des stocks d'intervention communautaires aux fins de redistribution dans l'Hexagone.
Elle recevra plus de 72,7 millions d'euros de Bruxelles (plus de 15 % du budget communautaire) pour des achats sur le marché dans le cadre de ce plan.