Une commission du Parlement européen a rejeté mardi un projet controversé de l'UE visant à autoriser la commercialisation d'aliments tirés d'animaux clonés et de leur progéniture.
Les élus de la commission de l'environnement se sont prononcés à la quasi-unanimité, par 42 voix « contre », 2 « pour » et 3 abstentions.
Les députés étaient invités à voter sur un projet de réglementation européen sur les « nouveaux aliments ». Cela concerne toute une série de produits, exotiques en passant par les aliments issus des nanotechnologies et ceux conçus à base d'animaux clonés et de leur descendance, « non consommés avant mai 1997 » (première réglementation européenne sur les nouveaux aliments).
« Nous avons envoyé un message clair à la Commission » européenne, à l'origine du texte, « nous ne voulons pas de nourriture clonée dans nos assiettes », a déclaré un élu écologiste, Bart Staes. « Le clonage cause des dommages inutiles aux animaux et ses risques sur le long terme pour la santé n'ont pas encore été suffisamment évalués », a-t-il ajouté.
Le rapport que les députés ont adopté exclut tous les aliments dérivés d'animaux clonés et de leur progéniture, contrairement à ce que prévoit le projet d'origine de la Commission européenne, en partie soutenue par les Etats de l'UE.
Les élus ont demandé à l'exécutif européen de préparer un texte de loi distinct sur la question des aliments issus d'animaux clonés, et de ne pas inclure cette question sensible dans la législation, plus large, sur les « nouveaux aliments ».
« C'est un succès pour la protection des consommateurs et de l'environnement », a estimé une élue de la gauche communiste, Kartika Liotard, « les intérêts des consommateurs doivent passer avant les intérêts des industries ».
Ils veulent enfin que les aliments issus d'animaux nourris aux produits OGM soient étiquetés en tant que tels.
Le vote intervenu mardi doit encore être confirmé en session plénière du Parlement, probablement en juillet. Si le Parlement et les Etats de l'UE ne sont pas d'accord, le projet devra être renégocié entre eux.
Le sujet du clonage des animaux pour la production alimentaire, très controversé dans l'opinion publique européenne, a également été taclé par l'Autorité européenne de l'alimentation (EFSA). Cette dernière a déjà émis des réserves sur la commercialisation future d'aliments provenant d'animaux clonés, contrairement à son homologue américaine (FDA) qui n'avait rien trouvé à y redire.
Les élus ont aussi demandé mardi que les risques éventuels sur la santé liés à l'alimentation tirée des nanotechnologies fassent l'objet d'une évaluation spécifique avant d'envisager de les autoriser et, dans cette éventualité, de prévoir un étiquetage spécifique.