Après les bons résultats des échanges agroalimentaires français en août 2012, et une nouvelle baisse de l'excédent commercial en septembre, les voyants sont repartis au vert en octobre.
L'excédent des échanges agroalimentaires français a atteint 1,5 milliard d'euros en octobre 2012, en hausse de 106 millions d'euros par rapport à octobre 2011, selon une note de conjoncture Agreste du ministère de l'Agriculture. Les exportations (+494 millions d'euros) ont progressé plus que les importations (+388 millions d'euros).
Sur les dix premiers mois de l'année, l'excédent a atteint 9,5 milliards d'euros (+186 millions d'euros par rapport à la même période de 2011). La forte baisse de l'excédent des produits bruts a été compensée par la progression de l'excédent en produits transformés avec les pays tiers.
Hausse des exportations de produits agricoles bruts, grâce notamment aux prix
L'excédent des échanges en produits agricoles bruts en octobre a atteint 585 millions d'euros, en hausse de 86 millions par rapport à octobre 2011. Le solde des échanges avec l'UE a progressé, tandis que celui avec les pays tiers a diminué légèrement.
Les exportations de produits bruts (1,5 milliard d'euros) ont augmenté de 126 millions d'euros (+9 %).
Les exportations de blé tendre ont augmenté de 129 millions d'euros (+45 %), sous l'effet combiné des volumes (+23 %) et des prix. Les ventes de maïs (-10 %) et de blé dur (-43 %) ont diminué du fait de la baisse des quantités exportées.
Les volumes vendus de colza ont diminué de 20 %, mais la hausse des prix a compensé une partie de la baisse. Les volumes vendus de tournesol ont eux augmenté très fortement (+73 %).
Les exportations de pommes de terre ont augmenté de 19 millions d'euros (+89 %), essentiellement tirées par les prix. De même, la valeur des exportations de fruits a augmenté de 11 % grâce notamment à la hausse des prix.
Les exportations de bovins vivants ont diminué de 15 millions d'euros du fait de la baisse des envois vers la Turquie.
Les importations de produits bruts (930 millions d'euros) ont augmenté de 40 millions d'euros.
Les achats de fruits ont augmenté de 31 millions d'euros (+14 %), en particulier ceux de pommes (+7 millions d'euros), du fait de l'augmentation des volumes achetés, à la suite de la mauvaise récolte de 2012.
Légère hausse de l'excédent en produits transformés
L'excédent des échanges en produits agricoles transformés a atteint 909 millions d'euros en octobre 2012 (+20 millions par rapport à octobre 2011).
Les exportations de produits transformés ont augmenté de 368 millions d'euros, et seules les ventes d'huiles et de sucre ont baissé.
Les ventes de vins et champagnes ont progressé de 110 millions d'euros, sous le seul effet des volumes, vers les pays tiers (Etats-Unis) et vers l'UE (Royaume-Uni). Et les ventes d'alcool, de cognac principalement, ont progressé de 47 millions d'euros grâce à la demande des pays tiers.
Les importations de produits transformés ont augmenté de 348 millions d'euros sous l'influence de prix en hausse. C'est le cas des tourteaux qui ont progressé de 27 %, alors que les volumes ont reculé de 12 %, et également de la viande porcine (+41 % en valeur, +8 % en volume).
Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, et Guillaume Garot, son ministre délégué en charge de l'Agroalimentaire, se sont félicités de ces chiffres de l'excédent des échanges agroalimentaires en hausse dans la foulée de leur publication.
« Si dans l'ensemble la conjoncture a parfois été plus favorable au marché des produits bruts, les exportations de produits agricoles transformés ont sur la même période enregistré une hausse en dépit d'un contexte économique plus difficile », relèvent-ils.
« Malgré des difficultés économiques importantes pour de nombreuses entreprises, ces chiffres mettent en évidence un potentiel considérable, estiment les ministres. Le pacte de compétitivité, et en particulier le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, renforcera encore les atouts de ce secteur pour l'économie française ».
S. Le Foll et G. Garot s'attachent « par ailleurs à donner une perspective à l'ensemble des filières agricoles et agroalimentaires qui sont le premier employeur du pays ». Les deux ministres souhaitent faire « appel à la Banque publique d'investissement, conformément aux engagements du président de la République devant les représentants de la filière ».
Les filières agricoles et agroalimentaires « ont en outre toute leur place au sein des priorités identifiées par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur », ont-ils assuré.