L'Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra) (1) a diffusé lundi son premier rapport sur l'état de l'agriculture en Afrique.
Ce rapport explore la chaîne de valeur des cultures vivrières dans 16 pays du continent. A partir « de données et d'analyses provenant de plus de 15 organisations nationales et internationales, notamment les ministères de l'Agriculture, la Banque mondiale, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture et le Fonds international pour le développement de l'agriculture ».
Il met en lumière quelques faits saillants :
• En termes de personnel affecté à la recherche agricole, l'Afrique affiche la capacité la plus faible à l'échelle mondiale, avec à peine 70 chercheurs par million d'habitants (à la différence des Etats-Unis et du Japon qui en comptent 2.640 et 4.380, respectivement).
• La baisse de la fertilité des sols menace la production agricole dans plusieurs pays. Le prix des engrais est un facteur explicatif : le prix moyen livré à la ferme serait de 226 $ la tonne aux Etats-Unis mais de 414 $ la tonne en Zambie.
• Les lois et réglementations obsolètes entravent le développement des marchés semenciers, avec une durée moyenne du processus d'homologation des semences qui est d'environ trois ans dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne.
• Bien que l'agriculture représente jusqu'à 40 % du PIB dans certains pays africains, seulement 0,25 % des prêts bancaires sont orientés vers les petits exploitants agricoles.
• Les femmes représentent la majorité des petits exploitants agricoles en Afrique, mais il est cinq fois moins probable que les femmes possèdent des terres par rapport aux hommes. Cela réduit leur capacité d'accès au crédit, aux technologies et aux services agricoles.
D'après David Ameyaw, directeur en charge des stratégies, du suivi et de l'évaluation à l'Agra et l'un des principaux auteurs du rapport, cette étude « marque le début d'un projet ambitieux visant à consolider des données fiables et accessibles sur l'agriculture en Afrique. Notre objectif est d'étendre notre analyse à tous les pays d'Afrique subsaharienne au cours des deux prochaines années ».
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(1) Le conseil d'administration de l'Agra est présidé par Kofi A Annan, ancien secrétaire général des Nations unies.
Téléchargez le rapport (en anglais).