Le tribunal de commerce de Coutances (Manche) a validé mardi deux offres de reprise partielle sur les abattoirs normands AIM, ce qui sauve 276 emplois sur 590, a indiqué à l'AFP l'avocate des salariés, Me Elise Brand, après une audience à huis clos.
Les juges ont validé l'offre de société par actions simplifiée (SAS) majoritairement détenue par les salariés, qui va reprendre 206 emplois sur 357 à Sainte-Cécile (Manche), ainsi que l'offre d'une entreprise bretonne qui va reprendre 70 emplois sur 179 à Antrain (Ille-et-Vilaine), a précisé Me Brand.
« C'est une victoire extraordinaire. On a eu moins d'un mois pour préparer l'offre de SAS », a résumé Me Brand. La vingtaine de salariés présents devant le tribunal à l'annonce de la décision ont exprimé leur « joie » pour les emplois sauvés et « leur »tristesse » pour ceux qui vont être supprimés. Plusieurs pleuraient.
« C'est du bonheur »
« C'est du bonheur », a réagi Sébastien Lafon, délégué CFE-CGE d'AIM et président provisoire de la SAS qui va voir le jour le 8 avril. « On peut espérer encore peut-être quelques embauches dans les mois qui viennent pour tous ceux qu'on n'aura malheureusement pas pu reprendre demain », a-t-il poursuivi.
La SAS doit reconquérir les clients perdus depuis le redressement judiciaire et une grève de près de trois semaines des salariés. L'abattoir tue 3.000 porcs par semaine contre 13.000 à la fin de 2014, selon M. Lafon.
Durant l'audience de ce mardi matin – la sixième depuis le redressement judiciaire –, une centaine de salariés s'étaient rassemblés devant le tribunal, avant que leur avocate leur indique que le tribunal rendrait sa décision vers 17h00 mais que tous les indicateurs étaient « au vert ». Leur car a dû repartir au début de l'après-midi.
AIM est l'un des derniers abattoirs indépendants de la grande distribution. Créée en 1956 et rachetée en 2003 par Cap 50, l'entreprise est détenue majoritairement par cette coopérative d'éleveurs de porcs. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 246,7 millions d'euros en 2013. La société possède aussi des antennes à Dangy, Saint-Lô (Manche), Bernay (Eure) et Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), sans offre de reprise.