La justice examine jeudi le sort des abattoirs en difficulté AIM, qui emploient 590 personnes en France, mais dont le principal site, à Sainte-Cécile (Manche), ne fait toujours l'objet d'aucune offre.
A deux jours de l'audience prévue à 14h30 au tribunal de commerce de Coutances, le seul espoir des salariés de cet abattoir de plus de 350 personnes (375 selon les syndicats) résidait mardi dans la création à l'étude d'une coopérative ouvrière.
« On va déposer un projet de Scop (société coopérative ouvrière de production) mais il ne sera pas finalisé d'ici à jeudi, donc il y aura des clauses suspensives », explique à l'AFP Sébastien Lafon, délégué CFE-CGC de Sainte-Cécile.
Pour donner une chance à ce projet, les salariés ont repris le travail le 11 mars après presque trois semaines de grève.
Soutien du département de la Manche et de la Région
« On augmente peu à peu notre volumétrie d'abattage, on est à 600 porcs abattus par jour » (contre 10.000 à 13.000 la semaine avant la cessation de paiement), précise M. Lafon. Interrogée par l'AFP, la direction a confirmé la reprise de l'activité.
S'il aboutit, le projet de Scop, qui ne reprendra pas tous les salariés, aura le soutien du département de la Manche et de la Région via la société d'économie mixte créée en 2013 pour aider AIM et dont le capital a été augmenté en janvier.
Selon M. Lafon, l'administrateur judiciaire va demander la liquidation avec poursuite d'activité, ne serait-ce que pour permettre aux AGS (régime de garantie des salaires) de payer les salaires.
Cela n'empêchera pas le tribunal de se prononcer jeudi ou ultérieurement sur la Scop et sur les offres déposées en février sur l'autre principal site d'AIM, l'abattoir d'Antrain (Ille-et-Vilaine) où travaillent 179 personnes. Celui-ci fait l'objet de deux offres qui doivent, sauf nouveau report, être examinées jeudi, l'une reprenant 71 personnes, l'autre 107.