Publié le jeudi 11 mars 2010 - 14h12
Le directeur de l'OMC, Pascal Lamy, a rencontré plusieurs responsables américains, mercredi, à Washington, sans convaincre les Etats-Unis d'agir pour débloquer les négociations commerciales multilatérales de Doha.
Il a rencontré le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, et le représentant au Commerce extérieur des Etats-Unis, Ron Kirk. Aucun des deux ministères n'a laissé percer la moindre chose de ce qui s'était dit lors de ces rencontres à huis clos.
Les seules informations sur les discussions sont venues du Congrès, où le directeur de l'OMC a rencontré plusieurs membres de la Chambre des représentants.
« Il est important de comprendre que, du point de vue des Etats-Unis, le cadre actuel » des négociations de Doha « n'est pas satisfaisant », a déclaré le représentant Sander Levin, l'homme fort du Congrès pour les questions de commerce international, peu après que Pascal Lamy eut quitté les lieux sans faire de commentaire.
« C'est aussi vrai pour d'autres pays. [...] En un mot, il y a des problèmes importants non résolus. De ce point de vue-là, les discussions bilatérales doivent continuer, et j'espère que M. Lamy fera pression pour cela », a ajouté Sander Levin, membre important de la majorité démocrate à la Chambre des représentants.
Concernant l'objectif de conclure le cycle de Doha en 2010, que plusieurs pays membres importants de l'OMC se sont fixés, Sander Levin a affirmé mercredi que les Etats-Unis n'avaient « jamais parlé de cette année » pour une fin du cycle.
Compte tenu du système politique américain, Ron Kirk, qui négocie pour les Etats-Unis, ne peut se permettre d'accepter un accord qui irait à l'encontre du Congrès.
Les Etats-Unis avaient jeté un froid en novembre en déclarant être prêts pour des négociations finales mais en exigeant en même temps que les pays émergents ouvrent davantage leur marché pour que le cycle puisse être conclu.
Depuis lors, la position des Etats-Unis n'a pas évolué, et elle tend plutôt à se durcir, comme en témoigne la politique offensive adoptée ces derniers temps par Washington sur les litiges commerciaux avec d'autres pays.
Le président américain Barack Obama a affirmé en janvier 2010 avoir l'ambition de faire doubler les exportations des Etats-Unis dans les cinq années à venir de manière à créer deux millions d'emplois sur le sol américain.
Ron Kirk a déclaré mardi qu'il voulait contribuer à la réalisation de l'objectif présidentiel en faisant respecter les droits des exportateurs américains et en ouvrant de nouveaux marchés à leurs produits par la négociation, ce à quoi rechignent les pays émergents.
Le représentant américain au Commerce s'est lui aussi montré peu optimiste sur la possibilité de conclure le cycle de Doha en 2010. « Nous avons essayé et échoué trois années de suite », a-t-il dit mardi, « si le passé doit nous servir de guide, je ne parierais pas là-dessus ».
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