Recul du blé européen

Les prix des céréales reculaient vendredi à la mi-journée sur un marché à terme européen (Euronext) anticipant la tendance à l'ouverture de la bourse de Chicago (CboT). «Malgré des fondamentaux plutôt porteurs, le marché européen est obligé de coller à la tendance de ses concurrents s'il veut rester compétitif sur la scène internationale», a précisé un opérateur.

«Par ailleurs, les prix des céréales, dont certaines entrent dans la composition des biocarburants suivent également la courbe du pétrole», a-t-il ajouté. Or, les prix de celui-ci ont fortement reculé vendredi dans la matinée après la décision de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) de ne baisser sa production que de 1,5 million de barils par jour (mbj). Le baril de Brent est tombé ce matin à 61,08 dollars, un plus bas depuis mars 2007.

«Le blé américain pâtit aussi de la fermeté du dollar qui pénalise ses exportations», a assuré un trader. Récemment, l'Egypte, la Tunisie, l'Iran ou les Philippines ont eu recours aux blés russes, ukrainiens, australiens ou français pour assurer leurs approvisionnements.

A l'inverse, la faiblesse de l'euro a dopé les ventes de blé de l'Union européenne lesquelles s'élèvent à 7,65 millions de tonnes (dont 2,83 Mt pour la France) au 21 octobre, contre 2,3 Mt l'an dernier à la même date et 4,6 Mt en 2006.

A Rouen, premier port céréalier d'Europe, un volume de 159.000 tonnes de blé a été embarqué entre le 16 et le 22 octobre à destination, principalement, de l'Algérie (53.750 tonnes), de l'Iran (52.000 tonnes), de Cuba (27.500 tonnes) et du Maroc (22.570 tonnes).

Vendredi à la mi-journée, la tonne de blé meunier pour livraison en janvier reculait de 3 à 3,25 euros (échéance janvier à 140,25 €/t) et celle de maïs de 2,50 à 3,25 euros (échéance janvier à 132,75 €/t).

Le marché physique (gré à gré), suivait la tendance dans une activité totalement figée dans l'attente d'une stabilisation des prix.

Livrée à Rouen, la tonne de blé standard valait 138 euros contre 142 euros jeudi soir et celle d'orge fourragère 122 euros contre 124 euros. Le maïs perdait 1 à 2 euros sur le Rhin (126 €/t embarquée de janvier à juin 2009).