Le tribunal de commerce de Quimper a entamé vendredi matin l'examen des offres de reprise du groupe volailler Doux. Le jugement a été reporté au 1er août à 16 heures. Les administrateurs et mandataires judiciaires disent ne pouvoir trancher entre le plan de reprise de Sofiprotéol et le plan de continuation de Charles Doux.
Les salariés, mis à part la représentante de FO qui penche ouvertement pour le plan Sofiprotéol, refusent de choisir entre deux plans trop coûteux au niveau social avec quelques 1.500 licenciements. Enfin, les éleveurs n'ont pas non plus présenté de position commune. « Vite une solution concertée pour sortir de l'incertitude », a demandé l'avocat qui représente 350 éleveurs de toutes les régions concernées sauf la Bretagne. Ceux-ci penchent pour la solution Sofiprotéol.
Quant aux représentants de l'association des éleveurs de Bretagne fournisseurs du groupe Doux, ils se sont exprimés par deux voix dissonantes. Le président Pierre-Yves Lozahic souligne que l'important c'est le remboursement à 100 % des créances et la poursuite de tous les élevages qui désirent continuer. Il soutient implicitement le plan Sofiprotéol. Son vice-président, Antoine Colpaert, a repris la parole et a explicitement soutenu le plan de continuation de Charles Doux. Alors comment s'en sortir ?
Nombreuses ont été les interventions des administrateurs judiciaires. Ils ont en particulier vivement regretté l'indivisibilité de l'offre Sofiprotéol.
D'un côté, Charles Doux propose finalement ce qu'il refusait il y a seulement deux mois : l'entrée de la banque Barclays dans le capital de son groupe. La continuation qu'il propose condamne à très court terme le pôle du frais.
De l'autre côté, Sofiprotéol qui présente un vrai projet de redynamisation de la filière pourrait voir celui-ci capoter à cause à la fois de la faiblesse financière de certaines offres de reprise et de l'indivisibilité de son offre.
La casse sociale, elle, se chiffre avec les deux plans à 1.500 salariés et à la fermeture du site de Graincourt dans le Pas-de-Calais. Quant aux créanciers non prioritaires, au mieux ils toucheront 30 % de leurs créances. Parmi eux se trouvent les éleveurs sans contrat d'intégration.
Le tribunal a finalement décidé de reporter son jugement au 1er août à 16 heures. L'hypothèse d'une continuation avec le groupe Doux associée à une liquidation ou une cession du pole du frais semble tenir la corde.
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