La superficie viticole mondiale totale aurait reculé entre 2008 et 2009 de 93.000 hectares pour se situer à environ 7,6 Mha (-1,2 %), selon les dernières estimations de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
Le vignoble de l’UE à 27 reculerait dans cette période d’environ 94.000 ha, à 3,7 millions d'ha (Mha), soit une perte de 2,5 %, sous l'influence de la première année de mise en œuvre de l'OCM (organisation commune de marché) vitivinicole réformée. Près de 80 % des surfaces disparues ont bénéficié du versement de la prime à l'arrachage définitif du nouveau régime communautaire, souligne l'OIV.
C'est en Espagne que le vignoble a le plus fondu entre 2008 et 2009, avec une réduction globale de 52.000 ha (-4,5 %), dont 43.000 ha avec la prime communautaire. Le vignoble italien a subi quant à lui une réduction globale évaluée à 16.000 ha (-1,9 %) dont près de 12.000 ha attribuables à la prime européenne.
La France voit son vignoble se réduire de 12.000 ha, dont un peu plus de 10.000 ha avec l’accompagnement des primes du nouveau régime d’abandon définitif.
Le vignoble bulgare reculerait de 5.000 ha, celui du Portugal de 3.000 ha et celui de la Hongrie de 2.000 ha. Les autres vignobles communautaires demeurant quant à eux quasi stables, estime l'OIV.
L'Organisation prévient que la seconde année de déclenchement de la mesure devrait à elle seule conduire entre 2009 et 2010 à un nouveau recul du vignoble de l’UE à 27 évalué à environ 55.000 ha, dont 30.000 ha en Espagne.
Pour ce qui est du vignoble extra-communautaire, il serait resté quasi stable entre 2008 et 2009, à 3,9 Mha. Les vignobles argentins, chiliens et néo-zélandais ont bien poursuivi « à un rythme modéré » leur croissance, indique l'OIV, mais les vignobles turcs et sud-africains s’éroderaient légèrement. L'organisation parie sur une possible « réduction prochaine du vignoble australien » après quasi vingt ans de croissance.
La production mondiale de vin en 2009 est restée faible, presque similaire à celle de 2008, selon les estimations de l'OIV, avec 266 millions d’hectolitres (Mhl), soit un recul de 1,4 Mhl (quantité produite et évolution moyennes).
Pour l'UE à 27, ça remonterait légèrement puisque la production de 2009 atteindrait 159,8 Mhl (contre 159,3 en 2008). Parmi les pays européens traditionnellement producteurs, l’Espagne (-3,4 Mhl) et l’Allemagne (-0,8 Mhl) ou encore l'Autriche (-0,6 Mhl) ont enregistré « une baisse non négligeable » de leur production. En revanche, la France réalise la plus importante augmentation en matière de production vinicole en 2009 (+3,9 Mhl, sur la base d'une récolte de 2008 historiquement faible de 41,6 Mhl). Seulement l'Italie qui aurait « modestement » augmenté sa production en 2009 de 0,7 Mhl à 47,7 Mhl resterait premier producteur mondial devant la France, contrairement à des estimations précédentes (1).
La production de vin de l’ensemble de l’hémisphère Sud, avec les USA et la Suisse a évolué « d’une façon contrastée » en 2009 : le Chili et les États-Unis ont connu une augmentation importante, tandis que la production a baissé au Brésil, en Argentine, en Afrique du Sud et en Australie. Les productions suisse et néo-zélandaise seraient restées quasi identiques à celles de 2008, selon l'OIV.
Quant aux échanges internationaux de vins, également influencés par la crise, ils ont enregistré en 2009 leur plus importante baisse depuis 2000, avance l'OIV.
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(1) Les dernières statistiques nationales françaises ont réajusté la production à 46 Mhl, soit 1 Mhl de moins que les précédentes estimations qui plaçaient, de peu, la France devant l'Italie.
La consommation mondiale de vin poursuit sa décroissance en 2009 La conjoncture vitivinicole mondiale en 2009 a continué à subir l’impact de la crise économique mondiale, a pointé mardi l'OIV, lors de sa conférence de presse. Dans un contexte de baisse globale de la demande, la consommation mondiale de vin, estimée à 236,6 millions d’hectolitres (Mhl), a diminué de 6,8 Mhl par rapport à 2008. Selon l'OIV, l’UE a enregistré une baisse particulièrement conséquente de sa consommation de vins, subissant le recul de la demande dans les plus importants pays consommateurs (France, Italie, Espagne) et importateurs (Allemagne, Royaume-Uni) de l’Europe. « Le marché mondial du vin, épargné jusqu’à présent par la crise globale, marque une régression en 2009 ; et ce essentiellement à cause d’importants reculs de la demande dans les grands pays producteurs, consommateurs et importateurs, a remarqué Federico Castellucci, directeur général de l’OIV. Toutefois, les échanges internationaux de vins continuent à représenter une part importante de la consommation mondiale de vin en 2009, à savoir 36,4 % ; ce qui signifie que plus de trois bouteilles et demie sur dix (ont été) consommées en dehors de leur pays de production au cours de l’année 2009 ». |