Pour le président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer, l'extrême gravité des chutes de grêle cet été doit inciter la profession et les pouvoirs publics à revoir l'assurance récolte, inadaptée à la viticulture dans sa forme actuelle. Il penche pour un système obligatoire.
« Au vu des désastres et des malheurs provoqués par la grêle cette année, je me demande si on ne doit pas arriver à un système d'assurance récolte obligatoire », a déclaré Jérôme Despey le 28 août 2013, lors d'une conférence de presse sur les sujets d'actualité viticole.
Le président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer a été très touché par ce qu'il a vu à Vouvray (Indre-et-Loire) et en Gironde, deux vignobles très sévèrement touchés par la grêle cet été. « Je suis allé sur place, a-t-il expliqué. Les viticulteurs qui ne sont pas assurés n'ont que leurs yeux pour pleurer », la grêle n'étant plus couverte par les calamités agricoles.
Rappelons que le 17 juin, la grêle avait frappé les deux tiers de l'appellation Vouvray. Et que, le 2 août, elle a totalement dévasté 4.700 ha de vignes et provoqué la perte de 156 millions d'euros de chiffres d'affaires en Gironde.
« Ces phénomènes prennent de l'ampleur. Ils sont plus violents et touchent des zones de plus en plus importantes », constate Jérôme Despey. Or, l'État se désengage. En effet, la subvention qu'il a allouée à l'assurance récolte – toutes filières confondues – « est passée de 125 millions d'euros en 2011 à 77 millions d'euros cette année, soutient Jérôme Despey. J'interpelle le ministre de l'Agriculture pour dire que ce n'est plus tenable. Il faut un système assurantiel qui garantisse le minimum vital à un exploitant : pouvoir faire face à ses charges ».
Jérôme Despey constate que trop peu de viticulteurs sont assurés. Selon lui, cela tient au fait que les assurances coûtent trop cher et sont assorties de niveaux de franchise trop élevés. Pour faire baisser les coûts, il faut plus d'aide de l'État et assurer le maximum de viticulteurs. En les obligeant à le faire ? En bon manœuvrier, Jérôme Despey n'a pas été aussi direct que cela. « Je n'ai pas de mal à le dire : on aurait dû aller vers un système d'assurance obligatoire car on vit des situations dramatiques. Il faut reprendre sérieusement le sujet de l'assurance récolte. »