Les fortes promotions sur la viande de porc fraîche sont désormais limitées à deux mois par an, en janvier et en septembre, une mesure destinée à aider la filière porcine française, indique un arrêté du 10 juin 2015 publié vendredi au Journal officiel.
L'arrêté, qui s'applique dès ce vendredi, prévoit « qu'en dehors des périodes de début d'année et de fin d'été, ne pourront plus être réalisées d'opérations promotionnelles mettant en avant des prix inférieurs à 50 % du prix moyen hors promotion du mois précédent ».
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui doit se rendre dans la journée à l'assemblée annuelle de la Fédération nationale porcine (FNP) à Ploërmel, dans le Morbihan, avait affirmé mardi qu'il se réservait la possibilité d'utiliser un tel arrêté, s'il n'y avait pas d'accord interprofessionnel d'ici à vendredi.
La revente à perte « interdite à tout moment »
La majorité des viandes fraîches de porc se vend à des prix bradés. « Alors que la filière porcine est en grande difficulté avec des prix payés au producteur très bas, les promotions excessives et les prix excessivement bas désorganisent le marché en empêchant toute solution collective permettant de dégager des marges dans la filière qui pourraient permettre de donner de l'air aux producteurs », souligne le texte. « Si, à certaines périodes de l'année et notamment après les fêtes de fin d'année et à la sortie de l'été, les opérations de promotion sont utiles pour désengorger le marché, elles sont destructrices de valeur en dehors de ces périodes », ajoute-t-il.
L'arrêté rappelle en outre que « la revente à perte, à savoir la revente d'un produit en l'état à un prix inférieur à son prix d'achat effectif, est interdite à tout moment ».
L'ONEP, le syndicat spécialisé des éleveurs de porcs de la Coordination rurale « approuve ces premières avancées » dans un communiqué du lundi 15 juin. Il rappelle cependant que le prix du cadran de Plérin « n'atteint pas encore un niveau suffisant pour assurer une rémunération durable aux éleveurs ». Pour le syndicat « sachant qu'un français consomme en moyenne 32kg de porc par an, une augmentation de 20 cts/kg n'engendrerait qu'une hausse infime de 6,40 € sur l'année. »