Nestlé a décidé d'arrêter la production de lasagnes et hachis Parmentier surgelés dans son usine de Beauvais (Oise), supprimant au passage 120 postes, en raison d'un effondrement des ventes depuis le scandale de la viande de cheval, a-t-on appris jeudi auprès de la direction de Nestlé en France.
« On va arrêter les plats cuisinés » à Beauvais et « on est en train de voir avec les partenaires sociaux comment on peut transférer les quelque 120 postes de l'activité de plats cuisinés sur l'autre activité de l'usine, les crèmes glacées », a expliqué à l'AFP une porte-parole du groupe suisse, confirmant une information de la presse locale. Il s'agit d'une GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) et non d'un plan social, a-t-elle ajouté.
Nestlé n'a pas été directement touché par cette fraude, au cours de laquelle de la viande de cheval a été introduite dans des millions de plats préparés censés contenir uniquement du bœuf. Mais la suspicion à la suite de ce scandale fut telle que les ventes de plats préparés ont chuté de 40 % au plus fort de la crise, rappelle la porte-parole. Aujourd'hui, elles sont toujours en repli de 25 %, selon elle.
Nestlé prévoyait de produire 6.000 tonnes de plats surgelés (marque Maggi) à Beauvais en 2013 mais finalement la production n'atteindra pas les 5.000 tonnes. Insuffisant pour maintenir en marche les deux lignes de production, justifie-t-on chez Nestlé. Il y a deux ans déjà, Nestlé avait supprimé trois lignes de production de cette activité de plats cuisinés jugée peu rentable, entraînant la suppression de 170 emplois via un plan de départs volontaires, selon la même source.
Le plan de la direction a été présenté aux partenaires sociaux cette semaine, et doit maintenant être discuté. Nestlé produit aussi à Beauvais quelque 47 millions de litres de glace, une activité qui emploie déjà 380 personnes.
En mai dernier, le fabricant de lasagnes Fraisnor, de Feuchy (Pas-de-Calais), qui employait une centaine de personnes, avait mis la clé sous la porte, ne résistant pas aux conséquences de cette affaire.
La France est le marché historique de Nestlé et reste aujourd'hui son deuxième marché, derrière les Etats-Unis. Le groupe emploie dans l'Hexagone 16.000 personnes via 29 sites et 32 usines.