L'UE veut mener des contrôles inopinés pour détecter d'éventuels cas de fraude alimentaire. Une initiative qui fait suite au scandale des plats préparés à la viande de cheval étiquetée comme étant du bœuf, a-t-on appris vendredi de sources européennes.
Le principe de tels tests a été approuvé le 19 avril 2013 par le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (CP Casa), composé de représentants des Etats membres. « La Commission européenne a fait une recommandation en ce sens et le Comité l'a approuvée. Pratiquer des tests inopinés vise à avoir le plus grand effet dissuasif possible », a indiqué une source européenne.
« L'idée de le faire a été actée », a précisé une autre source européenne. « A l'avenir, on pourrait sans prévenir mener, à l'échelle européenne, des tests durant trois semaines à un mois sur un type de produit pour déterminer s'il comporte des traces ADN » d'un aliment non mentionné sur l'étiquette, a-t-elle ajouté. « Mais il reste des problèmes techniques à surmonter, notamment la question du coût », a encore précisé cette source.
Le CP Casa s'était réuni le 19 avril 2013 pour examiner les résultats des tests pratiqués dans les vingt-sept pays de l'UE à la suite du scandale de la viande de cheval. Publiés le 16 avril, ces tests ont révélé que près d'un produit alimentaire sur vingt testé en Europe contenait de la viande chevaline. Et près de trois fois plus en France, pays qui affiche le score le plus élevé.
La Commission européenne avait accepté de cofinancer 150 tests dans chaque Etat. La France a décidé d'en réaliser 353, dont 253 à ses frais. Chaque test revient à 400 euros.
Bruxelles souhaite également durcir les sanctions financières applicables en cas de fraude alimentaire. Une proposition en ce sens sera présentée dans les prochains mois.
Le scandale de la viande de cheval a fait tache d'huile en Europe depuis la découverte, à la mi-janvier 2013, en Irlande et en Grande-Bretagne, de hamburgers contenant de la viande chevaline. Il a provoqué le retrait de millions de plats préparés des rayons des supermarchés, plats dont les ventes ont, par ailleurs, chuté, et ébranlé la confiance des consommateurs.