C'est la Vendée qui a ouvert le bal ce jeudi 7 mai 2015. A l'appel de la Fédération nationale bovine (FNB), des producteurs ont bloqué les accès de l'abattoir Socopa à la Roche-sur-Yon. Depuis, le mouvement s'est étendu dans la région, au Massif central et à la Bourgogne. Les sites où les éleveurs se sont mobilisés appartiennent au groupe Bigard, mais d'autres abatteurs devraient être visés au début de la semaine prochaine. Le syndicat attend que le ministre réunisse « une table ronde extraordinaire » avec les opérateurs dr l'aval pour dégager des pistes d'amélioration des prix à la production.
« Nous avons laissé l'initiative aux départements de choisir les lieux d'action, détaille Cédric Mandin, un des secrétaires généraux adjoints de la FNB. Nous n'avons pas la volonté d'aller systématiquement chez Bigard. Si un abatteur payait 20 ou 30 centimes de plus que les autres, cela se saurait. A la Roche-sur-Yon, nous sommes une quarantaine cet après-midi. Depuis hier soir, pas un animal ne rentre, pas un kilo de viande ne sort. » Les autres outils bloqués sont ceux de Cholet (Maine-et-Loire), de Cherré (Sarthe), de Villefranche-d'Allier (Allier) et de Vénaray-les-Laumes (Côte-d'Or).
« Si la manière douce ne suffit pas... »
« Il suffit de regarder l'évolution des cotations ces derniers mois pour comprendre la pression sur le terrain, souligne Dominique Daul, un des vice-présidents de la FNB. Nous ne comprenons pas la stratégie des abatteurs. Ce n'est pas à nous de payer leurs erreurs. Il faut agir rapidement, sinon il n'y aura plus de producteurs, et donc d'animaux, pour faire tourner les abattoirs. » La FNB n'est pas décidée à lever le pied tant qu'aucune solution partagée avec les opérateurs d'aval n'émergera. « Si la manière douce ne suffit pas pour partager avec eux notre feuille de route, nous passerons à la manière forte, poursuit-il. Dans l'Est, nous serons mobilisés à 100 % dès lundi. »