« Ce n'est pas le ministre qui décide des prix ! Face à cette crise que traversent les éleveurs, il nous faut un sursaut collectif ! » Le visage grave, Stéphane Le Foll n'a pas mâché ses mots à la sortie de la réunion avec les acteurs de la filière de la viande bovine organisée en fin d'après-midi ce mardi 12 mai 2015, au ministère de l'Agriculture. Il a donné un mois aux différentes familles de l'interprofession pour renouer le dialogue et apporter des solutions à la détresse des producteurs. (Voir la réaction du ministre après la table ronde en VIDEO)
« C'est à la filière de se prendre en charge »
« Si nous ne sommes pas mieux structurés pour valoriser la viande française, nous ne réglerons pas le problème, a-t-il prévenu. J'ai insisté pour qu'il y ait une revalorisation des prix par rapport à ceux pratiqués ailleurs en Europe. Mais je le redis, ce n'est pas le ministre qui décide des prix. On me parle d'augmentation du nombre de réformes laitières et du recul de la consommation comme cause de la baisse des prix. Mais rien n'est clair. » Le ministre n'a pas pour autant désigné de « fautif » dans l'aval de la filière, soulignant même la faible rentabilité des entreprises d'abattage.
« Il est difficile pour les entreprises de trouver un relai de croissance à la baisse de consommation dans l'Union européenne, a complété Dominique Langlois, le président d'Interbev. C'est à la filière de se prendre en charge. » Il reste à voir si elle y parviendra dans le délai donné par le ministre.
« Un certain mépris à l'égard des producteurs »
De son côté, la Fédération nationale bovine (FNB) n'a relevé qu'« un certain mépris à l'égard des producteurs, a dénoncé Jean-Pierre Fleury, son président. Chacun vit sa vie de son côté dans la filière. Personne ne veut changer sa façon de faire. Ce n'est pourtant pas un maillon qui a la solution, mais la filière. »
Durant le mois à venir, le syndicat a prévu de lever le pied sur les actions syndicales. « Nous avons un ultimatum d'un mois, a prévenu Jean-Pierre Fleury. Il y a une série de travaux qui se dérouleront dans les quatre semaines à venir. Il y a moyen dans la filière de répercuter une hausse à la production. Il nous faut 60 centimes. Le ministre a nommé un médiateur par rapport à l'urgence des prix à la production. S'ils ne se redressent pas, nous aurons des faillites d'éleveurs. Nous n'avons pas eu de réponse aujourd'hui. Le compte à rebours a commencé. »
Une interprofession « archaïque » (CR)
De son côté, la Coordination rurale dénonce, dans un communiqué, la « cogestion préférée au dialogue interprofessionnel. Malgré les demandes réitérées de la Coordination rurale, surprise de ne pas y être conviée, le ministre n'a pas souhaité associer le deuxième syndicat agricole de France. La raison avancée par le Cabinet étant que cette table-ronde se limite à l'interprofession de la viande bovine. La situation catastrophique de l'élevage bovin à viande français est le fruit de la cogestion qui perdure et il continue d'écouter ceux qui l'ont mal conseillé. L'interprofession de la viande bovine, archaïque et aux responsabilités monopolisées par les représentants d'un même syndicat de producteurs, devrait être d'urgence réformée. Or, en agissant ainsi, le ministre la conforte. »
« Les éleveurs saignés par leurs clients » (Modef)
« En déclarant aux éleveurs : je vous comprends mais je ne peux rien faire, débrouillez-vous entre vous, le ministre de l'Agriculture se positionne en observateur d'un jeu dont les règles sont définies par l'équipe adverse (pouvoir donné par la loi de modernisation de l'économie aux GMS) », écrit le Modef dans un communiqué du 13 mai.
« Cela fait des années que le Modef dénonce cette loi LME surnommée loi Michel-Edouard Leclerc. Cela fait des années que le Modef réclame un encadrement des marges de la grande distribution (coefficient multiplicateur) et la fixation de prix minimaux garantis qui couvrent les coûts de production et la rémunération du travail paysan. »
« La LME doit être changée pour équilibrer les relations fournisseurs-transformateurs-distributeurs. »
« Structurer la filière » (Coop de France)
Pour Bruno Colin, président de la filière bovine de Coop de France, « seule une vision stratégique commune d'avenir de la filière, partagée par l'ensemble des maillons nous permettra de sortir de la spirale destructrice de valeur dans laquelle la filière bovine est engagée depuis des années. Cette solution passe par un renforcement de la structuration et de l'organisation de la filière », écrit-il dans un communiqué du 15 mai.
Pauvre France
mercredi 13 mai 2015 - 23h45
Je dit... il faut instauré le délit d'incompétence. A tout nos dirigeants: politiciens,syndicaux,journalistes grand publique, les élites, On dirai qu'ils viennent de découvrir dans quel état ce trouve l'élevage de France, Il faut combien encore de suicides pour que tout se beau monde réagisse. La il y a non assistance a profession en danger. Vous ètes une belle bande de ripoux a la solde de la grande distribution ma parole. et vous les leclerc et autre mania milliardaire, allez dont expliqué au familles de ces maleureux pourquoi il se sont suicidé, Le désespoir est vecteur de violences ATTENTION !!!