En fin d'après-midi, mardi 29 avril, plusieurs dizaines de représentants de la Fédération nationale bovine (FNB) se sont rendus dans les rayons du centre commercial régional Carrefour Créteil Soleil (Val de Marne) pour manifester leur mécontentement face à l'évolution des prix à la production depuis l'automne dernier.
« Les cours ont reculé de 70 centimes par kilo depuis septembre, calcule Jean-Pierre Fleury, le président de la FNB. C'est un manque à gagner de 300 millions d'euros pour les éleveurs. »
C'est la première fois que la FNB lance une opération syndicale dans la Région parisienne. Son conseil d'administration voulait expliquer aux consommateurs qu'il « n'est plus possible de désigner les producteurs comme responsables de la hausse des prix de la viande bovine et de la baisse de la consommation, poursuit-il. C'est une petite musique que l'on entendait régulièrement. Sur les douze derniers mois, les prix à la consommation progressent de 3,4 % sans inversement de tendance depuis juillet 2013, alors que ceux à la production chutent depuis septembre. »
L'ambiance rappelle celle qui régnait avant le blocage des abattoirs du groupe Bigard en novembre 2010. Si ce n'est que, cette fois, ce sont les distributeurs que la FNB prend pour cible. Cela dit, quand son président évoque l'évolution du cours des jeunes bovins, il est raisonnable de penser que les abatteurs pourraient eux aussi avoir des comptes à rendre. « Si on écoute les raisonnements tenus, le marché ne trouve pas son rythme en Italie, en Grèce ou en Allemagne, relate Jean-Pierre Fleury. On manque d'ambition dans cette filière pour aller trouver des marchés pour ces animaux. »