L'Union européenne va lever mercredi l'embargo sur les importations d'agrumes d'Afrique du Sud provenant de zones touchées par la maladie dite « des tâches noires » qu'elle avait imposé en novembre dernier, a indiqué une source européenne.
En contrepartie, « des mesures plus contraignantes » que celles en vigueur avant cette suspension des importations seront imposées à l'Afrique du Sud, pour qu'elle veille efficacement à ce que les agrumes qu'elles exportent ne soient pas contaminés par cette maladie, a précisé la même source.
La nature exacte de ces mesures, visant à protéger les vergers européens de tout risque de propagation, devait être fixée dans la journée lors d'une réunion d'experts.
L'embargo imposé en novembre ne portait que sur la récolte de 2012-13 dont les stocks se terminaient. L'idée était surtout « d'envoyer un signal à l'Afrique du Sud » pour qu'elle contrôle davantage ses cargaisons vers l'Europe, avait souligné la Commission à l'époque.
En 2013, en dépit de la veille phytosanitaire censée être exercée par les autorités sud-africaines, les services douaniers européens avaient en effet détecté 36 cargaisons sud-africaines infectées par cette maladie, qui jusque-là n'existe pas en Europe.
Le maintien et le renforcement du contrôle en vigueur par l'UE suit la confirmation par l'Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) que la maladie, provoquée par un champignon, le Guignardia citricarpa Kiely, « présente un risque » pour les arbres européens.
L'Afrique du Sud avait au contraire demandé à l'UE d'assouplir ces mesures phytosanitaires, arguant que les conditions climatiques en Europe excluaient la propagation de la maladie.
Très mobilisée sur ce dossier, le Copa-Cogeca (organisations et coopératives agricoles européennes) a pour sa part appelé l'UE à être prête à réimposer un embargo si de nouvelles cargaisons contaminées étaient repérées. Elle a précisé dans un communiqué « craindre que le système de contrôle proposé n'échoue une fois de plus dans sa mission ».
L'Afrique du Sud exporte environ 70 % de sa production de citrons, oranges, pamplemousses, et autres agrumes, dont près de la moitié en Europe.
Une prorogation de l'embargo ou son extension à d'autres zones aurait eu « des conséquences socio-économiques massives » sur le secteur, qui compte 100.000 emplois directs, avait mis en garde Vaughan Hattingh, directeur du Citrus Research International, un organisme d'appui technique et scientifique aux producteurs locaux.
