Les contrats types n'en finissent pas de diviser la filière du veau de boucherie. Le conflit mousse après que la Fédération nationale bovine (FNB) a diffusé, le 10 avril 2015, des revendications à l'attention des intégrateurs. Au cœur du différend, les résultats d'une étude mandatée par Interveau afin d'envisager les pistes d'amélioration des contrats entre les éleveurs et leur entreprise d'intégration.
« Ces recherches menées par l'Ecole supérieure d'agriculture (Esa) d'Angers complètent celles menées par l'Institut de l'élevage en 2012, qui montraient déjà l'urgence de modifier les contrats types, explique la section du veau de la FNB. Elles débouchent sur un scénario, qui a été proposé en décembre 2014. Mais le Syndicat de la vitellerie française (SDVF) en demande encore deux autres. » Et la FNB s'impatiente, rappelant qu'elle travaille sur le sujet depuis dix ans, et qu'il est temps pour les intégrateurs de coopérer.
Les résultats de l'Esa d'Angers n'auraient, pour l'heure, été présentés qu'au groupe de travail formé l'an dernier au sein d'Interveau. « Ils doivent encore être restitués à l'ensemble des partenaires de la filière, assure Thierry Berthelot, le secrétaire général du SDVF. En décembre, la présentation était un prérapport, pas une version définitive. Il y a des propositions qui doivent encore être rédigées. »
Evoluer vers des contrats plus longs
Les contrats types liant les éleveurs aux intégrateurs datent de 1988, et courent sur trois bandes, soit un an et demi. « Dans les années 1980, les éleveurs étaient demandeurs de relations de courte durée, mais les choses ont changé, constate Marc Butruille, le président du SDVF. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Sans compter que, pour aider les investissements, les banques exigent des garanties à long terme. »
La FNB martèle que les éleveurs ont besoin de visibilité, notamment pour assurer l'installation des jeunes. Quant à la rémunération, le syndicat exige que soit prise en compte l'évolution des charges et des méthodes de production. « On ne produit pas un veau aujourd'hui de la même façon qu'il y a 25 ans », rappelle-t-il.
Il n'y aurait donc pas d'ambigüité, d'un côté comme de l'autre, sur la nécessité d'épousseter les contrats. Il reste à savoir comment la filière s'entendra sur les moyens mis en place.