Baisse du revenu, contrat-type, opposition aux syndicats de la filière... La FNB exige des intégrateurs un jeu collectif.
Dans un communiqué du 10 avril, la Fédération nationale bovine (FNB) exige des intégrateurs siégeant à Interveau davantage de coopération sur les dossiers brûlants de la filière. Le syndicat martèle notamment la nécessité de réformer le contrat-type liant l'éleveur à son intégrateur. « Alors que les résultats des études montrent qu'éleveurs et intégrateurs souhaitent moderniser ce contrat, ces intégrateurs sont dans le déni et affirment que ces enquêtes sont pipées », accuse la FNB.
Touchés par une baisse de revenu estimée à 10 % en 2014 par la FNB, les éleveurs attendent des intégrateurs une mobilisation sur la qualité de l'ensemble des produits issus du veau, le renouvellement des générations, le revenu... Le syndicat estime qu'au lieu de cela, les intégrateurs mènent « une guerre impitoyable auprès des autres acteurs de la filière », estimant que « tous les moyens sont bons pour "voler" les éleveurs de son voisin avec des contrats opaques, sans aucune visibilité ni garantie pour les éleveurs. Ces mêmes intégrateurs maintiennent des prix bas à l'aval, engendrant ainsi une totale déconnection entre l'offre et la demande. Les règles élémentaires du marché ne sont plus respectées. Il s'agit véritablement de plomber les cours de la filière et de justifier ainsi le maintien d'une faible rémunération pour les éleveurs ! »
Mélange des genres
L'enlèvement des veaux à 14 jours est aussi dans le collimateur de la FNB, qui considère que cette décision a été imposée sans concertation à l'ensemble des acteurs de la filière.
Autre contentieux en date, celui de l'intrusion présumée d'une entreprise d'intégration dans une réunion syndicale. La FNB, en lien avec les FRSEA, organisait au sein de grands bassins de production en veau de boucherie des débats sur la nécessité des contrats-types. « C'est à l'occasion d'une de ces réunions que la FNB a été alertée par la FRSEA des Pays de la Loire qu'une technicienne employée d'une entreprise d'intégration s'est présentée comme éleveuse dans l'objectif de couper court aux débats des éleveurs », accuse la FNB.