C'est un ministre de l'Agriculture en campagne électorale qui est venu clôturer l'assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB) à Brumath (Bas-Rhin), jeudi midi. Mais il n'a que rarement répondu aux demandes formulées par l'organisation syndicale concernant son plan de relance de la production.
« Notre ambition de relancer la production ne peut se concrétiser que dans le cadre d'un plan d'ampleur qui conjugue des mesures favorisant la compétitivité de l'élevage, la poursuite des actions pour la hausse des prix à la production, et un cadre adapté dans la Pac post-2013 », a assuré Pierre Chevalier, le président de la FNB.
Bruno Le Maire a saisi la balle au bond pour dresser lui-même le bilan de son action en faveur de la filière depuis un an. « Depuis 25 ans, vous viviez dans un modèle où quelques industriels avaient enfermé le secteur et maintenaient les prix bas, a-t-il assené. On a cassé ce système et fait en sorte que vous puissiez exporter et aller chercher de la valeur. Et ne pas vous laisser pieds et poings liés avec la grande distribution et les industriels. »
Mais quand la FNB lui demande de porter le plafond de subventions pour le plan de modernisation des bâtiments d'élevage à 150.000 euros, le ministre répond juste qu'il a dégagé 31 millions d'euros pour 2012. Et qu'il faudra maintenir ce niveau dans les années à venir.
Pierre Chevalier a aussi abordé le dispositif des calamités agricoles et demande « d'ouvrir le débat sur toutes les pistes envisageables, notamment celle d'un cofinancement communautaire dans la Pac post-2013 ». Bruno Le Maire fait lui visiblement le pari de l'assurance privée, souhaitant des progrès du ministère des Finances sur la réassurance publique et des efforts du côté de Groupama pour que le dossier aboutisse.
Face aux demandes de la FNB concernant les trésoreries, le ministre dit vouloir rencontrer les banques dans les jours à venir. Il ajoute avoir fait son possible en débloquant des fonds pour la sécheresse ou en obtenant le versement anticipé des PMTVA ainsi que le dégrèvement de la TFNB.
Le discours est le même quand Pierre Chevalier dénonce « l'opacité la plus grande [qui] règne sur les marges des distributeurs » ou de leur « obstruction sur la prise en compte des femelles dans l'accord du 3 mai ». Bruno Le Maire lui répond qu'il a reçu les distributeurs pour leur « demander l'élargissement aux vaches de réforme [du périmètre de l'accord du 3 mai, NDLR]. C'est à eux de faire un geste. Je souhaite aussi qu'ils fassent la transparence sur leur marge ».
Toujours sur le même ton, Bruno Le Maire répond au président de la FNB dénonçant l'empilement des contraintes et des normes environnementales. « Je souhaite réunir les préfets de Région avec Nathalie Kosciusko Morizet pour faire valoir vos vues, vos inquiétudes. On va prendre le problème à bras le corps. » Transmettre le message est une chose, obtenir des résultats en est une autre...
A télécharger :
- Discours du président de la Fédération nationale bovine (9 février 2012)