À une semaine de leur rencontre avec Thierry Mariani, le ministre des Transports, les viticulteurs varois affûtent leurs arguments contre le tracé retenu pour la future ligne TGV devant relier Paris à Nice en passant par Marseille et Toulon.
« L’enjeu de cette ligne est très lourd pour la viticulture varoise, souligne Marc Rolley, directeur du syndicat de l’AOC Côtes-de-Provence. Plusieurs centaines d’hectares de vignes plantées sont menacés dans le secteur que nous appelons le sillon permien, entre Toulon, au sud du département, et Le Muy, en allant vers l’est. C’est la zone principale de production de notre appellation. »
Et, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Toulon, le célèbre vignoble de Bandol est lui aussi très menacé.
Le 30 novembre, Thierry Mariani, le ministre des Transports, entendra ces arguments. Ce jour-là, il recevra une délégation de l’agriculture varoise qui sera principalement composée de viticulteurs. Une rencontre arrachée de force après une action menée par la FDSEA et les JA du Var.
Le 15 novembre, ces deux syndicats ont retenu pendant plusieurs heures un chargé de projet de Réseau ferré de France (RFF) et six prestataires pour obtenir ce rendez-vous.
La délégation rappellera au ministre à quel point les viticulteurs tiennent à leur terroir qu’ils mettent tous les jours en valeur. Ils lui rappelleront aussi qu’ils étaient en faveur du tracé passant par le nord du département qui évite le vignoble. « Mais, nous n’avons pas été écoutés », déplore Marc Rolley.
Ils plaideront en faveur du réaménagement les lignes ferroviaires existantes. À défaut, d’obtenir gain de cause, ils exigeront que l’impact de la nouvelle ligne retenue par RFF soit le moins lourd possible, comme le gouvernement s’y était engagé.
Les viticulteurs varois bénéficient d’un large soutien de la part de leurs élus locaux. Lors de sa dernière assemblée générale, la Cnaoc leur a également apporté le sien. Elle a adopté une motion demandant à RFF « de sauvegarder les AOC viticoles ».
La Cnaoc rappelle que dans un courrier du 29 juin 2009, Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau, alors ministres, affirmaient : « Le tracé empruntera les lignes ou emprises existantes. À défaut les solutions d’enfouissement seront massivement privilégiées pour protéger (...) les exploitations agricoles et viticoles. » Tous attendent que le gouvernement tienne parole.