Groupama a cédé « un bloc important » d'obligations souveraines, dont des titres émis par l'Etat français, affirme le quotidien du soir Le Monde daté de mercredi.
Le journal, sans citer ses sources ni les montants concernés, croit savoir que l'assureur « vient de vendre, sur le marché, et dans la discrétion, un bloc important de dettes souveraines, comprenant des obligations étrangères mais aussi françaises ».
« Cette cession vise à rassurer au plus vite l'Autorité de contrôle prudentielle (ACP) et les agences de notation, très attentives au sujet, alors que Groupama est particulièrement exposé aux obligations d'Etats du sud de l'Europe », selon le journal, qui précise qu'à fin juin, Groupama détenait pour 2,9 milliards d'euros en obligations des Etats grec, italien, espagnol, irlandais et portugais.
Selon Le Monde, le nouveau directeur général de l'assureur Thierry Martel prépare un « plan de redressement drastique » qui pourrait être prêt d'ici trois semaines et devrait notamment comporter des cessions d'actifs et de filiales non stratégiques.
Par ailleurs, à la suite d'une vague de démissions ces derniers jours, dans le sillage de la révocation surprise du directeur général Jean Azéma le 24 octobre, l'assureur devrait accueillir Benoît Maes en tant que directeur financier et Sylvain Burel comme directeur de la communication.
Contacté par l'AFP, Groupama n'a pas commenté ces informations.
Le dauphin de M. Azéma, Helman le Pas de Sécheval, directeur général de Groupama Centre-Atlantique et ex-directeur financier du groupe, Frédérique Granado, directrice de la communication et membre du comité de direction, et Isabelle Calvez, directrice des ressources humaines (DRH), ont annoncé leur démission ces derniers jours.
Selon Les Echos de lundi, l'un des barons du groupe, Michel Baylet, a démissionné de son poste de vice-président de Groupama SA - dont la cotation a été maintes fois repoussée - tout en y conservant son siège au conseil d'administration et la présidence de la caisse Centre-Atlantique.
Les syndicats de Groupama ont fait part de leurs inquiétudes pour l'emploi au sein du groupe, la CFE-CGC sollicitant un entretien « au plus vite » avec le ministre de l'Economie François Baroin.
La Fédération de l'assurance CFE-CGC a interpellé mardi le gouvernement « sur la situation périlleuse dans laquelle se trouve le groupe Groupama, dont la solvabilité semble s'être dégradée subitement », à la veille d'un comité de groupe qui doit se tenir mercredi.
L'intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC de Groupama avait voté à l'unanimité le 3 novembre une résolution permettant de déclencher un droit d'alerte.
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