Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé, mardi à Rennes, la mise en place d'un guichet unique pour aider les producteurs d'œufs en difficulté à surmonter cette phase délicate, au terme d'une réunion avec la profession.
Ce « guichet unique », mis en place à la préfecture de Bretagne, s'adressera aux éleveurs qui doivent faire face à des difficultés de remboursement, qu'il s'agisse d'échéances fiscales ou sociales, en raison de la chute des cours de l'œuf. « Il y aura une écoute qui permettra de traiter les cas individuels », a déclaré le ministre lors d'un point de presse.
Le préfet de Bretagne, Patrick Strzoda, a été chargé de mettre en place « dès demain » un comité de suivi afin de superviser l'adoption par la profession de « mesures techniques » destinées à lutter contre la surproduction, a ajouté le ministre, après que des éleveurs eurent détruit des centaines de milliers d'œufs dans le Finistère et les Côtes-d'Armor la semaine dernière. Parmi ces mesures figure l'accroissement des vides sanitaires entre les lots de poule dans les élevages, qui réduira mécaniquement la production.
Le ministre a aussi « pris l'engagement devant les professionnels de les aider à trouver des marchés » à l'exportation. « Il y a du potentiel », a-t-il assuré.
Le ministre, qui avait accusé lundi la grande distribution de peser sur les prix des œufs, a indiqué qu'il rencontrerait des représentants de ce secteur « fin août, début septembre ».
Il a par ailleurs annoncé pour le début de la semaine prochaine la nomination d'un inspecteur général qui devra lui remettre un rapport à l'automne sur les moyens d'aider la profession à mieux s'organiser.
Les éleveurs maintiennent la pression
Les éleveurs qui ont détruit des centaines de milliers d'œufs la semaine dernière reprendront leurs actions dans 15 jours si les cours n'ont pas remonté d'ici là, a déclaré mardi un de leurs représentants, à l'issue de la réunion avec le ministre de l'Agriculture.
« Il faut que les cours remontent », a déclaré cet éleveur, qui a requis l'anonymat. « On laisse 15 jours pour que les cours remontent, sinon les actions reprendront », a-t-il averti.
Xavier Beulin (FNSEA) demande à « voir »
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a estimé mardi qu'il « faut voir » ce que recouvre l'annonce du ministre de l'Agriculture d'un guichet unique pour producteurs d'œufs en difficulté, mais réclamé une régulation du marché en vue de « cours supérieurs ».
« Un guichet unique, il faut voir ce que cela donne (...) Il faut voir ce qu'il y a », a déclaré M. Beulin, interrogé sur la mesure annoncée par Stéphane le Foll à Rennes à l'adresse d'éleveurs confrontés à des difficultés de remboursement, d'échéances, en raison de la chute des cours de l'œuf.
« Ce que je souhaite, en tout cas, c'est que ce marché de l'œuf puisse faire l'objet d'une certaine régulation, qu'il permette quand même un retour à des cours supérieurs à ceux qu'ils sont aujourd'hui », a ajouté le leader la FNSEA à Saint-Magne-de-Castillon (Gironde), où il visitait le vignoble de l'Entre-deux-Mers en partie ravagé par les violents orages de grêle de début août.
En 2011-2012, a rappelé M. Beulin, les producteurs d'œufs sommés de mettre leurs installation aux normes « ont investi des dizaines et dizaines de millions d'euros, ont souvent suspendu leur élevage le temps de travaux et, pendant ce temps, on a continué à importer comme si de rien n'était des œufs d'autres pays, qui d'ailleurs ne subissent pas les mêmes normes réglementaires ».
M. Beulin a réclamé mardi « que les opérateurs économiques (...) retirent du marché, momentanément peut-être, un certain nombre de productions, pour faire en sorte qu'on remette le marché (de l'œuf) au bon niveau, et qu'on permette aux producteurs de gagner leur vie ».
Evoquant l'émoi suscité par les images de destruction de centaines de milliers d'œufs par des éleveurs de Bretagne en colère, le président de la FNSEA a dit, sur France Bleu Périgord, « reconnaître que la forme syndicale choisie (...) n'était peut-être pas une très bonne image, mais cela témoigne de l'exaspération des producteurs ».
A télécharger : le « plan d'action » du ministère
toujours des aides !
dimanche 18 août 2013 - 12h49
ça aurait été plus simple et moins coûteux de ne pas donner d'autorisations pour agrandir les élevages , voire même d'en créer d'autres, ce qui amène obligatoirement une surproduction et une dégringolade des cours , croyez vous que des élevages pouvant être de plusieurs centaines de milliers de poules soient indispensables , il faut limiter ces élevages de taille inhumaine . On est entrain de faire de même pour le porc avec l'assouplissement des règles d'extension ou d'installation , ce qui va amener à une anarchie dans la production avec des cours qui régresseront et des éleveurs en difficultés, qu'il faudra encore aider parce qu'ils se seront laissés berner par tout un tas de voyous qui ne pensent , eux , qu'à faire leurs choux gras sur le dos de paysans trop crédules et qui veulent grossir , grossir toujours et encore , comme leur suggère la FNSEA et le DIEU BEULIN !!!!!