Le gouvernement français se montre vigilant à la suite de la décision de la Commission de relancer les négociations sur un accord de libre-échange avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), suspendues en 2004. Du côté des professionnels, la Fédération nationale bovine (FNB) a affirmé son opposition à ce projet.
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, et la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, « considèrent que l’Union européenne ne peut mener des négociations qui risquent de remettre en cause l’agriculture française et européenne », selon un communiqué commun.
Les deux ministres rappellent que les concessions agricoles offertes par l'Union européenne en juillet 2008 dans le cadre du cycle de négociations de Doha à l'OMC, « qui bénéficieraient notamment aux pays du Mercosur, constituent une limite ultime ».
« Comme la Commission l'avait alors elle-même indiqué, aller au-delà menacerait les fondements mêmes de la Pac », ajoutent Bruno Le Maire et Anne-Marie Idrac.
« La France confirme par ailleurs que, conformément au mandat donné à la Commission européenne en 1999, les négociations de l’accord UE-Mercosur ne sauraient être conclues avant la fin du cycle de Doha », poursuit le communiqué.
« Un accord commercial bilatéral avec l’Amérique du Sud aboutirait à une hausse massive des importations de viande bovine en provenance de ces pays tiers. Le Mercosur avait demandé l’ouverture de contingents annuels de plus de 300.000 tonnes en viande bovine » lors des discussions qui s'étaient arrêtées en 2004, rappelle la FNB.
« Cette orientation de la Commission paraît incompréhensible alors que la production de ces pays ne respecte en aucun cas les normes réglementaires fixées par l’UE pour sa propre production, au regard de la sécurité sanitaire et alimentaire, et du respect notamment des enjeux sociétaux d’environnement et de bien-être animal », met en avant l'organisation syndicale.
« Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a d’ailleurs récemment rappelé qu’il ne pouvait être question d’accepter une telle divergence », remarque-t-elle.
La FNB considère en outre que « les propositions mises sur la table concernant la viande bovine à l'OMC [...] doivent être retirées. Les négociations du cycle de Doha doivent cesser car complètement déconnectées de la réalité d'aujourd'hui ».
Le syndycat « appelle solennellement les instances européennes (Commission, Présidence et Parlement européen) à réviser leur position et à redonner un sens à l’action politique européenne, en faveur de la sécurité et la qualité de l’alimentation, et de l’avenir de nos territoires ruraux ».
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jeudi 06 mai 2010 - 18h43
C'est là que l'on va voir si M.Sarkozy a réellement du poidset s'il peut appliquer son discours (aller à la crise?). Quant à la commission de Bruxelles , elle est égale à elle même; cela fait des années qu'elle fait tout pour ruiner l'agriculture européenne. C'est l'"ennemi n°1". L'autre étape, c'est l'OMC, encore un torpillage de l'agriculture à prévoir. Ras le bol.