La présidence espagnole de l'UE s'est prononcée lundi pour une relance des négociations pour un accord de libre-échange avec le Mercosur, apportant son soutien à la Commission européenne sur ce point malgré l'opposition de certains Etats dont la France.
« La Commission européenne a arrêté une décision » en ce sens la semaine dernière et « la présidence espagnole la soutient », a indiqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, lors d'un point de presse à Bruxelles.
« Il est vrai qu'il y a certains Etats européens qui sont un peu gênés aux entournures » sur ce point, a-t-il reconnu.
La semaine dernière, l'organisation économique sud-américaine (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay) s'était réjouie de la volonté de Bruxelles de relancer ces négociations commerciales interrompues en 2004.
Les frictions avec l'UE portent sur l'inclusion des produits agricoles dans l'accord de libre-échange, alors que le gouvernement français, qui considère qu'elle risquerait de remettre en cause l'agriculture française et européenne, s'y oppose ouvertement.
Plusieurs pays européens partagent ce point de vue. Le sujet doit notamment être abordé à la prochaine réunion des ministres européens de l'Agriculture. Selon un diplomate, l'Autriche et la Pologne en particulier sont sur la même ligne que la France. Ces pays réclament notamment que certains produits agricoles soient classés comme sensibles.
Les exportations du Mercosur vers l'UE se sont élevées à 55 milliards de dollars (43,7 milliards d'euros) entre 2006 et 2008, tandis que les pays de l'Union européenne sont les premiers investisseurs directs dans les pays du Mercosur, selon des chiffres officiels.
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