L'agriculture européenne – en particulier son élevage de bovins à viande – serait fragilisée par une libéralisation des échanges entre l'UE et le Mercosur. C'est ce que montrent des études d'impact réalisées par la Commission européenne, relayées par la FNSEA sur son site internet.
Dans le cadre des négociations bilatérales engagées de longue date entre l'UE et le Mercosur (le marché commun sud-américain), la Commission a transmis aux 27 Etats membres de l'UE, en juillet dernier, deux études d'impact, l'une générale et l'autre spécifiquement agricole. Ces études se sont focalisées sur la diminution des droits de douane et la création de nouveaux contingents tarifaires pour les produits sensibles.
Selon la FNSEA, les études d'impact « confirment les pertes économiques et sociales qu'enregistrerait l'agriculture européenne en cas d'accord, avec des disparités entre les Etats membres et les différentes régions. A l'inverse, le secteur agricole sud-américain en tirerait avantage ».
La balance du commerce extérieur agricole européen serait déficitaire de 5,2 milliards d'euros vis-à-vis du Mercosur. Le revenu agricole européen moyen diminuerait de 1,6 % en raison d'une baisse des prix (-1,1 %) et du départ d'agriculteurs (-0,6 %). La baisse des prix serait comprise entre 0,2 % et 4,8 % pour la plupart des produits agricoles, mais le prix du lait augmenterait. Environ 0,4 % des emplois agricoles européens seraient menacés, soit 33.000 emplois par an. Les deux études d'impact soulignent que le secteur de l'élevage serait le plus touché.
En viande bovine, un accord entre l'UE et le Mercosur occasionnerait une baisse de la production européenne. Les importations en provenance du Mercosur augmenteraient considérablement, en particulier celles de viande bovine (de 5.000 tonnes à 525.000 tonnes selon les scénarios). Dans le scénario simulant l'offre du Mercosur de 2006 (la moins avantageuse pour l'agriculture européenne), les pertes pour le secteur de la viande pourraient s'élever à 5,8 milliards d'euros, dont 800 millions pour la volaille. Cependant, la hausse globale de la consommation de viande bovine permettrait à l'UE, par ricochet, de voir ses exportations progresser vers des pays tiers traditionnellement importateurs de viandes sud-américaines comme la Russie, le Japon ou les pays arabes. La production et la consommation européennes de produits laitiers diminueraient faiblement. Mais l'UE resterait un exportateur net de beurre, de fromage et de crème.
Les études de la Commission européenne insistent sur la croissance attendue des exportations européennes industrielles et de services vers l'Amérique du Sud. Elles généreraient un excédent commercial global de 15,2 milliards d'euros pour l'UE, ce qui inverserait la tendance puisque que la balance globale avec le Mercosur est actuellement déficitaire. Globalement, le PIB européen progresserait de 15 à 21 milliards d'euros (+0,2 %) en cas d'accord ambitieux entre l'UE et le Mercosur. Le PIB du Mercosur pourrait quant à lui augmenter de 0,3 %. Cet accord commercial serait donc globalement bénéfique aux deux régions en termes de croissance du PIB et de création d'emplois.
A ce jour, les deux parties préparent leur nouvelle offre respective et des avancées pourraient intervenir lors du prochain cycle de négociations de Montevideo, en Uruguay, du 7 au 11 novembre 2011. La Commission européenne souhaiterait conclure les négociations avant avril 2012, toujours selon la FNSEA.
Titre
mercredi 28 septembre 2011 - 09h25
25 % des élevages ont disparu depuis dix ans et cela va continuer. En fait c'est exatement ce que veut la commission de Bruxelles qui préfère importer du Mercosur à bas prix ce qui lui permettra de réduire sans en avoir l'air le budget de la PAC en n'ayant plus à aider ceux qui auront disparu.Le problème c'est qu'il n'y a aucun politique qui soit assez franc pour dire à nos éleveurs la réalité.