Le commissaire désigné à l'Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos, a promis vendredi de se battre pour le maintien d'un budget agricole important.
« Je militerai pour une dotation importante pour la Pac » car « on ne peut pas bâtir une Pac digne de ce nom sans un budget à la hauteur », a-t-il insisté lors de son examen de passage devant les députés européens.
En réponse à un eurodéputé danois qui voulait savoir s'il entendait réduire les aides aux agriculteurs qui « nuisent au consommateur » en provoquant des distorsions de prix, il a au contraire estimé que « les subventions directes jouent un rôle essentiel pour assurer la stabilité des revenus des agriculteurs, y compris ceux du Danemark ».
« Pour l'avenir de la Pac, il faudra que nous revenions sur les critères d'octroi des aides directes pour un rééquilibrage », afin que le système soit « plus simple, plus équitable », a-t-il plaidé.
Dans un discours aux antipodes de celui de la très libérale Danoise Mariann Fischer-Boel qui l'a précédé à ce poste, Dacian Ciolos s'est également prononcé en faveur de « nouveaux mécanismes » de régulation du secteur agricole qui « assurent une stabilité des revenus des agriculteurs et aussi une certaine stabilité des prix » en respectant le principe « de l'offre et de la demande ».
Parmi les instruments qu'il préconise, Dacian Ciolos envisage d'étendre aux autres secteurs les fonds de garantie et d'assurance des revenus pour faire face aux fluctuations des cours des fruits et légumes, ou de développer la contractualisation des relations entre agriculteurs et producteurs comme certains pays le font dans le domaine du lait.
Plus généralement, il s'est dit prêt à mettre en place, sans pour autant entraver fortement les règles de concurrence ni faire de l'Europe « une forteresse », des « dérogations qui tiennent compte des spécificités du secteur agroalimentaire ».
Sur la question des OGM, il a insisté pour que le choix puisse être laissé aux agriculteurs et aux consommateurs d'y recourir ou de les consommer.
Le nouveau commissaire a promis à l'écologiste français José Bové de plaider en faveur d'une suppression anticipée des surtaxes sur le roquefort aux Etats-Unis.