Les agriculteurs grecs se disaient vendredi déterminés à poursuivre leur mobilisation, pour la cinquième journée consécutive, avec des barrages routiers à travers le pays, dont l'un bloquant le principal poste-frontière gréco-bulgare, pour réclamer une aide financière.
« Nous allons continuer notre lutte pour faire pression sur le gouvernement, qui doit nous aider, car le secteur est en péril », a indiqué Panayiotis Nikas, producteur de coton, présent sur un barrage à 120 km d'Athènes.
Dix-huit barrages routiers avec plus de mille tracteurs ont été dressés à travers le pays depuis dimanche dernier.
Le principal poste-frontière gréco-bulgare de Promahonas, dans le nord, devait rester fermé vendredi, comme les jours précédents, les agriculteurs sur place assurant toutefois que les camions transportant des produits « sensibles » ainsi que les bus de touristes pouvaient passer la frontière.
Sofia avait réclamé mardi une intervention de la Commission européenne, affirmant qu'une mobilisation similaire il y a un an avait fait perdre 10 millions d'euros aux transporteurs bulgares.
Aux autres frontières, avec l'Albanie, la Macédoine et la Turquie, et au second poste avec la Bulgarie, le trafic devait être de nouveau interrompu dans la matinée avant de reprendre en fin d'après-midi.
Dans la plaine agricole centrale de la Thessalie et autour de Salonique (nord), les agriculteurs mobilisés réclament une aide financière immédiate pour les principales productions du pays, dont les prix se sont effondrés, du coton à l'huile d'olive, en passant par le blé et les fruits.
Le gouvernement socialiste a appelé les agriculteurs à lever les barrages et annoncé l'ouverture d'« un dialogue national » sur la question agricole lundi à Athènes. Mais les agriculteurs ont refusé d'y participer, réclamant un dialogue direct avec la ministre de l'Agriculture, Katérina Batzéli.
« Nous ne pouvons pas satisfaire les aides financières réclamées sporadiquement par les agriculteurs, ce serait criminel pour le peuple grec […] », a indiqué le Premier ministre Georges Papandréou devant le Parlement à l'occasion d'un débat sur le sujet. « Alors que le pays traverse une crise, les barrages routiers non seulement ne donnent pas une solution mais entachent l'image du pays », a souligné M. Papandréou. Il a appelé les agriculteurs à participer au dialogue avec le gouvernement et à lever leurs barrages.
Plusieurs unions de commerçants et des transporteurs routiers ont mis en garde ces derniers jours les autorités grecques contre les pertes dues à ces entraves sur les axes routiers du pays, qu'ils estiment à plusieurs millions d'euros.
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