Auditionné par les commissions des affaires étrangères, des affaires européennes et des affaires économiques de l'Assemblée nationale le 29 septembre au soir, Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, envisage « l'arrêt pur et simple des négociations sur le TTIP (traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne) ».
En place depuis un an à ce poste, Matthias Fekl se félicitait l'an passé d'avoir obtenu la transparence du mandat de négociation de l'Union européenne (UE). Force est de constater qu'en un an, les choses n'ont plus tellement évolué. « Les choses ne bougent pas ou pas dans le bon sens », a-t-il expliqué aux députés.
Manque de réciprocité
Pour le secrétaire d'Etat, « l'accès aux négociations n'est pas satisfaisant » alors qu'il s'agit d'un « enjeu essentiel pour toutes les négociations commerciales ». Les parlementaires américains ont ratifié au mois de juillet la délégation du mandat de négociation. Ils se sont gardés la possibilité d'accéder aux documents et aux pourparlers avec l'UE. « La réciprocité (du côté européen) est nécessaire », a insisté Matthias Fekl.
Aucune proposition volontariste du côté des Etats-Unis
« L'UE a fait des propositions très ouvertes mais les Etats-Unis n'ont présenté aucune proposition volontariste sur les sujets qui nous tiennent à cœur », a constaté le secrétaire d'Etat. Parmi les points qui cristallisent l'agacement de la France : l'accès aux marchés agricoles et agroalimentaires - sur lesquels les Américains sont particulièrement défensifs - et la reconnaissance des indications géographiques protégées (IGP). « Le Canada en a reconnu 42 (laitières et charcutières) mais les Etats-Unis ne montrent aucun signe d'avancement sur le sujet ».