Le Copa-Cogeca (organisations agricoles et coopératives de l'UE) a indiqué jeudi que les projets de la Commission européenne pour la nouvelle stratégie pour la biodiversité dans l'UE « risquaient de miner la compétitivité des agriculteurs ».
Le nouveau projet de la Commission européenne, rendu public mardi 3 mai, veut mettre un terme à la perte de biodiversité au sein de l'UE d'ici à 2020, avec une implication renforcée des agriculteurs.
Selon le Copa-Cogeca, « seul un partenariat avec les agriculteurs permettra de réaliser les objectifs en la matière ».
Des solutions « gagnant-gagnant » sont nécessaires, insiste le Copa-Cogeca.
Elles résulteraient en une « croissance verte » et « permettraient aux agriculteurs de mettre un terme à la perte de biodiversité, tout en produisant des denrées alimentaires de manière durable », explique le Copa-Cogeca.
Les agriculteurs jouent déjà « un rôle clé dans la préservation » de la biodiversité, à travers celle « des paysages ruraux, en évitant l'abandon des terres », rappelle Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca. « Ils sont disposés à intégrer des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité dans leurs activités quotidiennes. Des résultats positifs ont déjà été obtenus au travers de diverses mesures agroenvironnementales et d'une protection volontaire de la biodiversité », souligne-t-il.
« Cependant, étant donné que le marché ne rémunère pas les efforts consentis par les agriculteurs pour faire cesser la perte de biodiversité, un soutien financier est nécessaire pour leur permettre de continuer leurs activités d'une manière positive pour la biodiversité, sans que leur viabilité, leur rentabilité et leur compétitivité ne soient mises en péril, martèle Pekka Personen. En outre, une formation professionnelle ainsi que des services de conseil sont requis pour apporter aux agriculteurs les compétences nécessaires. »
Il répète que les « agriculteurs sont pleinement conscients de leurs responsabilités en termes de préservation de la diversité génétique des animaux et des plantes utilisés pour la production, étant donné que ces derniers font partie intégrante de la biodiversité et contribuent à la conservation de précieux habitats ». Le fait de maintenir cette diversité, « y compris en matière de variétés végétales non encore utilisées dans la production agricole, gagnera encore en importance dans le contexte du changement climatique », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, selon M. Personen, « l'agriculture et la gestion forestière devraient pouvoir répondre aux demandes croissantes en termes de bioénergie et de biomatériaux, tout en contribuant à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie européenne en matière de biodiversité », a-t-il ajouté.
Lire égalemennt :
- Biodiversité/UE : nouvelle stratégie pour 2020, implication renforcée des agriculteurs (Commission) (03 mai 2011)