Lors de son congrès annuel à Crest (Drôme) les 9 et 10 juin prochains, la Fnams (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences) entend promouvoir les contributions de la filière des semences à la biodiversité cultivée, a indiqué mardi Jean-Noël Dhennin, le président de la fédération.
« Des études analysant la diversité variétale mise à la disposition des agriculteurs, menées par le Gnis et le Géves seront présentées pour apporter des données chiffrées sur l'évolution de la biodiversité cultivée en France », détaille la Fnams.
La filière souhaite aussi mettre en avant « les interactions positives entre les productions de semences et pollinisateurs domestiques et sauvages », et souhaite contribuer à la protection des pollinisateurs en confortant les partenariats avec la filière apicole. « C'est l'objet par exemple des projets Capfilière », complète Jean-Noël Dhennin.
L'accent sera également mis sur la nécessaire communication avec les collectivités afin qu'elles adaptent leur plan de fauchage des accotements pour maintenir une production de semences de qualité, tout en favorisant le biodiversité.
« Certains départements, comme le Maine-et-Loire, ont instauré, à la suite du Grenelle, des fauchages raisonnés, avec des broyages plus espacés et plus tardifs, explique Anne Gayraud, directrice administrative de la Fnams. Mais cela a favorisé l'apparition de carotte sauvage qui risque de se multiplier avec les carottes semences. »
« Il faut être présent dans les départements pour les inciter à réaliser les plans de fauchage au bon moment, insiste Jean-Noël Dhennin, en fournissant une cartographie des parcelles en production de semences. Ces cartes existent déjà et servent de base par exemple pour les arrêtés préfectoraux d'interdiction de certaines espèces sur jachère comme la phacélie, qui entre en compétition avec les productions de semences au niveau des pollinisateurs. »
La France compte 18.000 agriculteurs multiplicateurs, toutes espèces confondues. En 2011, la plupart des surfaces de multiplication sont stables ou en baisse notamment en céréales (-7 % pour le blé tendre, -12 % pour l'orge d'hiver, -16 % pour le blé dur) à cause essentiellement de la présence de stocks de la récolte de 2010.
Les surfaces de 2011 sont estimées ainsi à 142.000 hectares contre 154.000 hectares l'an dernier. La betterave est l'une des seules productions de semences en hausse (4.000 ha contre 3.041 en 2010), tirée par la demande dans les pays de l'Est.
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