30 ans après sa création, Sofiprotéol va prochainement se réorganiser en séparant ses activités financières des activités industrielles, et en coiffant le tout d'une holding sous forme de société en commandite par actions destinée, selon ses responsables, à apporter plus de transparence.
Ce projet, qui devrait être concrétisé en 2014, a été dévoilé par Jean Philippe Puig, directeur général de Sofiprotéol et les membres de son équipe dirigeante lors du trentenaire de la société qui était célébré au musée du quai Branly mardi à Paris.
Un changement de gouvernance qui correspondra plus aux ambitions actuelles de la société, car si à l'origine celle-ci était destinée à prendre des participations minoritaires, cela n'est plus le cas actuellement puisqu'elle est majoritaire dans de nombreuses sociétés (Lesieur par exemple). Sofiprotéol travaille aussi sur un plan stratégique ambitieux à cinq ans baptisé « Cap 2018 ». L'autre raison importante est qu'il fallait « remettre les agriculteurs au cœur des décisions stratégiques », point sur lequel la société était souvent critiquée, d'autant plus qu'elle ne distribue jamais de dividendes, les bénéfices étant réinvestis dans ses outils.
« Il nous fallait clarifier le rôle des agriculteurs [...] parce que c'est par eux que tout commence », a expliqué Xavier Beulin, président de Sofiprotéol et de la FNSEA, devant le président de la République François Hollande.
Avec ce changement de forme juridique, le groupe aura deux actionnaires uniques (les commanditaires) : le Fidop (fonds de développement des oléagineux et protéagineux, futur actionnaire majoritaire) et une fondation qui deviendra actionnaire minoritaire.
Cette fondation, que le groupe souhaite reconnue d'intérêt public, œuvrera pour une alimentation saine et durable, la revitalisation des campagnes françaises et le développement agricole et de l'agroalimentaire en Afrique.
Cette nouvelle forme redéfinit la place des producteurs comme collège responsable de la stratégie, s'est félicité Gérard Tubéry, président de la Fop (Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux). Et elle permettra d'avoir une structure ouverte et transparente avec des comptes consolidés et publiés qui favoriseront la levée de capitaux, a surenchéri Jean-Philippe Puig.
En 2012, Sofiprotéol a réalisé un chiffre d'affaires de 7,3 milliards d'euros. C'est le premier producteur de biodiesel en Europe. Elle emploie plus de 8.300 personnes et possède Lesieur, Puget (huiles végétales), Diester Industies (biocarburants), les œufs Matines ou Glon Sanders (nutrition animale).