« Je suis venu dire ce que la France doit à la filière végétale », a indiqué d'emblée le président François Hollande lors de la célébration le mardi 3 décembre 2013, dans la soirée, lors des 30 ans de Sofiprotéol, le bras financier de la filière oléagineuse, au musée du quai Branly à Paris.
Après le choc de la redistribution des aides Pac de Cournon, son discours était visiblement destiné à caresser le secteur des grandes cultures « dans le sens du poil ». Le chef de l'Etat a souligné que « l'agriculture française tirait sa force de sa diversité » et que ce serait une erreur « d'opposer les productions les unes aux autres ».
Devant un parterre prestigieux où l'on pouvait dénombrer le gratin de l'agriculture française, plusieurs ministres (Stéphane Le Foll) ou anciens ministres (Henri Nallet), mais aussi des capitaines d'industrie comme le patron de Pernod Ricard ou Anne Lauvergeon (ex-dirigeante d'Areva), le président a insisté sur les atouts des productions végétales en termes d'emplois induits, de contribution à la création de richesse et au rééquilibrage de notre balance commerciale.
François Hollande a rappelé notamment que les protéines végétales et la chimie verte faisaient partie des sept ambitions d'avenir qui avaient été retenues par la commission « Innovation 2030 » qui a lancé le lundi 2 décembre 2013 un concours mondial d'appel à projets. Ceux qui seront retenus bénéficieront de soutiens publics mais devront en échange investir en France et y créer des emplois.
Quelques minutes plus tôt, Anne Lauvergeon, qui préside cette commission, avait été dithyrambique sur le dossier plaidé par la filière oléoprotéagineuse, indiquant à trois reprises qu'il avait « bluffé » les membres de cette commission alors qu'au départ certains avaient des « a priori » et étaient plutôt sceptiques sur son intérêt.
Le président de la République et Anne Lauvergeon ont convergé pour dire que c'était un axe d'autant plus stratégique que les productions animales ne suffiront pas sur le long terme à faire face à l'accroissement des besoins alimentaires mondiaux en protéines.
François Hollande a consacré une large partie de son discours à défendre le dossier des biocarburants faisant remarquer que c'était « une stratégie gagnante pour le pays » car le taux d'autosuffisance en protéines était ainsi passé de 10 à plus de 60 % et que c'était « un gage de sécurité pour nos élevages ».
Face aux critiques virulentes qui viennent à la fois de la société civile mais aussi d'autres pays européens qui seraient prêts à refermer le dossier, il a affirmé que le choix français était de soutenir l'incorporation à 7 % des biocarburants de première génération et au-delà d'encourager l'utilisation de ressources non alimentaires.
Concernant la déclinaison française de la Pac, il a précisé que « les aides couplées soutiendraient la production des protéines végétales dans les exploitations ».
François Hollande a consacré un long passage de son intervention à défendre l'innovation. Dans un discours précédent, Xavier Beulin, président de Sofiprotéol et de la FNSEA, avait milité pour adjoindre dans la constitution « un principe d'innovation » destiné à compléter le principe de précaution.
ce ne sont pas les discours
mercredi 04 décembre 2013 - 19h27
qui rempliront les cagnottes des paysans ni les discours qui inciteront les jeunes à s'installer... avec les prix de cette année, le seuil de rentabilité du colza se situait à 33 qx/ha.... beaucoup d'agriculteurs ont fait moins de 30 qx/ha... alors, alors, vive les énérgies vertes à condition que l'on arrête de plumer les dindons...c est bientot Noël, mais arrêtons les farces et les farceurs. A quand les paysans qui refuseront d'entendre les marchands de brouettes pour s'y faire mener....