Présentant, le mardi 18 juin 2013 à Bruxelles, une étude intitulée « Les biocarburants contribuent-ils à la volatilité des prix agricoles et à l'insécurité alimentaire ? », les producteurs de biocarburants allemands, accueillis par le Copa-Cogeca (syndicat européen des producteurs et coopératives agricoles), se sont défendus d'avoir un quelconque effet sur les prix agricoles ou l'accès à l'alimentation des populations en situation d'insécurité alimentaire.
Selon cette étude, « la volatilité des prix est liée aux fondamentaux du marché comme les prix du pétrole, aux taux de change, aux phénomènes climatiques extrêmes et aux restrictions commerciales ». Selon le professeur Michael Schmitz, de l'université de Giessen en Allemagne, « le découplage du marché dans les pays en voie de développement (avec le marché mondial) conduit fréquemment à une intensification des famines ». Sous-entendu, les signaux de marché ne parvenant pas aux agriculteurs, en raison d'une régulation locale forte, ils ne seraient pas incités à produire.
Toujours selon l'étude, « la famine et la pauvreté sont le résultat de mauvaises gouvernances, de la corruption, de guerres civiles ou d'un climat extrême ». Le rapport défend d'ailleurs le rôle des biocarburants, qui constitueraient, pour certains pays, une source additionnelle de revenus à l'exportation et limiteraient la dépendance aux importations d'énergie.
Le rôle des coproduits de biocarburants en nutrition animale y est aussi défendu. Selon Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, « une baisse de la production de biocarburants dans l'Union européenne accroîtrait sa dépendance aux importations d'aliments pour le bétail (notamment de tourteaux de soja brésiliens) et conduirait à des pertes de biodiversité (via des changements d'allocation des sols dans les pays exportateurs) ».
Bon rappel
vendredi 21 juin 2013 - 17h31
On ne peut qu'approuver les conclusions de cette étude, qui rejoint nos analyses. Il faut replacer le problème de la faim dans le monde dans son contexte GLOBAL, excellement rappelé ici, commercial-politique (des pays en souffrant) et bien sûr le climat (qui exigerait que l'on revienne à une politique de stockage minimum BIEN GEREE !!). Bravo de ne pas avoir oublié l'intéret agronomique de ces cultures amenant la diversification des assolements et leur allongement ( intéret "biodiversité" dit le professeur, --ajoutons environnemental-plus durable..avec moins de phytosanitaires...etc.); et aussi les coproduits RICHES en PROTEINE ainsi disponibles, réduisant d'autant nos importations, un petit bonus dans le gouffre de notre déficit (français) du commerce extérieur. Tout celà, faites le savoir au "grand public". Gilbert Liénard, agronome