Le monde dispose de terres cultivables non cultivées « suffisantes pour la sécurité alimentaire durable de l'humanité », selon une analyse publiée par le centre d'études et de prospective du ministère de l'Agriculture.
« Les questions cruciales à ce sujet ont trait à la manière dont les humains mobilisent les ressources : il s'agit donc fondamentalement de questions politiques d'organisation économique et sociale », conclut l'étude menée par Laurence Roudart, professeur à l'Université libre de Bruxelles.
« La valorisation durable des ressources en terres cultivables requiert des politiques publiques appropriées de prix agricoles, d’accès à la terre et de recherche et développement orientées vers les besoins et les possibilités des producteurs pauvres », explique l'étude.
Les superficies de terres utilisables en culture pluviale (sans besoin d’irriguer) et non encore cultivées sont très étendues à l’échelle du monde, en particulier en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne. En revanche, cette ressource apparaît rare, voire épuisée, au Moyen-Orient et en Asie.
Le réchauffement climatique entraînerait probablement un accroissement, modeste, des superficies cultivables du monde, mais une diminution dans les pays en développement, notamment en Asie du Sud et du Sud-Est où cette ressource est déjà rare, explique l'étude.
Les besoins en terres cultivables pourraient être assez variables selon la part de l'augmentation de la production agricole qui serait assurée par une progression des rendements, souligne-t-elle.
Elle met également en avant que « dans le monde contemporain, les pénuries alimentaires ne sont pas des accidents, elles sont structurelles et très importantes : il faudrait en effet accroître la production agricole d’environ 30 % pour assurer une alimentation correcte, en qualité et pas seulement en quantité de calories, à toute l’humanité ».