Le Modef explique dans un communiqué qu'avec la sécheresse qui touche les éleveurs, « les charognards sont en action » à différents niveaux, dénonçant ceux qui font monter le prix des fourrages, les négociants en bestiaux, les banques, la grande distribution ou l'Etat.
« Le refus du ministre de l'Agriculture d'encadrer l'approvisionnement en paille, fourrage et aliments de substitution, destiné aux élevages touchés de plein fouet par la sécheresse a des effets catastrophiques sur le terrain », explique le syndicat.
Certes, « il y a encore des exploitants qui jouent la solidarité et on ne peut que les féliciter. Mais il y a aussi des profiteurs qui s'en mettent plein les poches en toute impunité ».
« Ils profitent du désarroi des éleveurs pour faire monter les prix des pailles fourrages, luzernes déshydratées, mélasse, pulpe de betterave, à des niveaux exorbitants. Certains n'hésitent pas à faire de la rétention à la vente en stockant jusqu'à ce que les prix soient au maximum », détaille le Modef.
Le négoce en bestiaux « lui aussi profite des éleveurs, qui, faute de nourriture, sont aujourd'hui contraints de se séparer d'une partie de leur cheptel en leur achetant à des prix de misère ».
Les banques, elles, « sélectionnent ceux qu'elles considèrent viables pour leur attribuer des prêts de trésorerie ».
Quant à la grande distribution, « elle encaisse toujours et encore ces marges abusives ».
« Les quelques aides promises par l'Etat sont détournées avant même d'avoir été distribuées », explique le syndicat.
« Il y a les règles administratives pour le fonds de gestion des risques agricoles, mais aussi l'examen au cas par cas, pour bénéficier des aides y compris MSA, auxquels s'ajoutent les fameux “de minimis”... Mais ne vous en faites pas il y a des cellules de prévention contre les suicides dans chaque département ! », ajoute le Modef.
Lundi, une quinzaine d'agriculteurs du Lot-et-Garonne ont déversé à l'appel du Modef quelque 700 kilogrammes de paille devant la préfecture à Agen pour alerter le président Sarkozy.
Raymond Girardi, secrétaire général du Modef, a détaillé les « mesures concrètes » que le syndicat demande au chef de l'Etat : « La fabrication d'un aliment spécifique sécheresse, mélange de céréales et de paille, comme en 2003 », accompagnée d'aides pour acheter ces aliments, mais aussi des « aides réelles au transport de la paille et des aides directes pour compenser la chute des revenus. »