« Un seul pays défaillant peut mettre en péril le reste de la planète, » a rappelé mercredi Bernard Vallat, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), à l'occasion d'une conférence de presse à Paris. Il est ainsi revenu sur l'interdépendance des pays pour conduire des campagnes efficaces contre les zoonoses.
« Il est urgent d'harmoniser la politique de tous les pays », affirme Bernard Vallat. L'OIE poursuit entre autres ses efforts sur l'antibiorésistance. « Seule une approche mondiale raisonnée et harmonisée impliquant tous les acteurs de santé animale a des chances d'aboutir. » Le directeur de l'OIE souhaite voir tous les gouvernements des pays membres appliquer des « normes prudentielles », et insiste sur la nécessité de mettre en place une gouvernance avec un ordre des vétérinaires.
Concernant les principales maladies qui ont ébranlé les élevages ces dernières années, Bernard Vallat est mitigé. Si le virus de Schmallenberg tend à reculer, la tuberculose bovine pose davantage question. « La recrudescence vient d'un déficit de surveillance de beaucoup de pays qui ont crié victoire trop vite, déplore-t-il. Le Royaume-Uni par exemple a fait du blaireau un animal protégé, qui s'est développé et est devenu facteur de réintroduction du virus. La France est un peu moins vulnérable car le blaireau est chassable et la population moins dense. »
En 2013, l'OIE a mis en place plusieurs campagnes de sensibilisation, et notamment un film sur les « risques liés à la libération accidentelle ou délibérée du virus de la peste bovine ». « Nous devons convaincre les laboratoires de détruire les virus conservés alors qu'ils ont été éradiqués sur la population animale, » soutient Bernard Vallat.