Les fabrications d'aliments pour animaux ont poursuivi leur repli en 2013 et devraient au mieux se maintenir en 2014, avertit le Snia (1) qui continue à sonner la mobilisation autour de l'élevage. Dans le prolongement des « 18 mesures » publiées il y a un an, il propose une très large réflexion, dans les régions, autour d'un « pacte social pour les viandes blanches ».
Selon le Snia, la production nationale d'aliments composés pour animaux s'est établie, en 2013, à 20,9 millions de tonnes (Mt). C'est 1,4 % de moins qu'en 2012 et 10 % de moins qu'en 2001, année record avec 23 Mt. Depuis douze ans, les tonnages d'aliments pour volaille et porc s'érodent alors que l'aliment pour bovin progresse légèrement. Ce fut encore le cas en 2013 : -4 % en porc (5,3 Mt), -1,1 % en volaille (8,5 Mt) et +0,1 % en bovin (4,5 Mt). Le mash (mélange de matières premières) franchit le seuil des 750.000 tonnes (+9 %).
Pour 2014, le Snia anticipe des évolutions comparables : +0,5 % à +1,5 % en bovin, -2,5 % à -1 % en porc, -2 % à un maintien des tonnages en volaille. Globalement, il faudrait donc s'attendre à une nouvelle érosion des tonnages comprise entre 0 et 280.000 tonnes. Un chiffre à rapprocher du tonnage moyen d'une usine d'aliments en France : 74.500 tonnes. Le résultat final dépendra des mesures de relance de l'élevage qui seront mises en place, avertit le Snia.
Faire de l'élevage n'est « pas un péché »
Dès la fin de 2012, le syndicat avait tiré le signal d'alarme avec ses « 18 mesures pour enrayer le déclin de l'élevage ». Des mesures qui, reprises à leur compte par les filières animales, ont parfois donné lieu à des « résultats exceptionnels », s'est félicité le président du Snia, Alain Guillaume, mercredi devant la presse. Il cite plusieurs exemples : la réorientation de la Pac vers l'élevage ; le plan protéines « élargi au soja », dont il espère qu'il sera « structuré par les organismes stockeurs et les fabricants d'aliments » ; l'accord interprofessionnel sur le blé tendre qui devrait enrayer la baisse du taux de protéines ; la mobilisation contre l'écotaxe sur les poids-lourds...
Cette année, le Snia se fixe plusieurs priorités, en termes de qualité des matières premières d'abord : mycotoxines, impuretés et poussières (« un grand opérateur international a dit que nous avions les céréales les plus sales du monde », rapporte Alain Guillaume), valorisation des écarts de fabrication de l'agroalimentaire. L'accent continuera à être mis sur la compétitivité, notamment dans les filières porc et volaille, pour lesquelles le Snia propose un « pacte social pour les viandes blanches ». Objectif : permettre une prise de conscience, région par région, du rôle économique de l'élevage, en organisant un véritable dialogue entre les professionnels, les élus, la distribution, les ONG, les universités... « Ce ne doit plus être un péché de faire un élevage de porc ou de volaille », résume Alain Guillaume.
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(1) Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale.