« Dans les régions françaises productrices de fruits et légumes, comme dans d'autres bassins de production européens, le recours à des travailleurs étrangers est courant » indique la Confédération paysanne vendredi dans un communiqué. Le syndicat a mené deux missions exploratoires, dans la Drôme et en Aquitaine, visant à étudier leurs conditions de vie et de travail. « Ces enquêtes ont confirmé les conséquences locales de choix de politiques agricoles et migratoires désastreux », explique-t-il.
Voici les éléments mis en avant par la Confédération paysanne :
- « Les violations de droits (emploi sans autorisation de travail, heures supplémentaires non payées, dépassement de la durée légale du temps de travail, retenues illégales sur salaires, etc.) persistent dans le secteur agricole, et affectent particulièrement les saisonniers étrangers » ;
- « Le recours grandissant à la prestation de services et au détachement transnational profite avant tout aux intermédiaires, encourage les abus envers les saisonniers et rend les contrôles plus difficiles » ;
- « La question du logement des saisonniers est souvent ignorée par les exploitants et par les pouvoirs publics, si bien que sur plusieurs territoires, les travailleurs vivent dans des conditions très précaires, sans aucun accès au minimum d'hygiène élémentaire » ;
- « La mise en concurrence des travailleurs et leur précarité institutionnalisée (contrats saisonniers, « contrats OFII », difficultés à obtenir un titre de séjour et/ou une autorisation de travail) les empêchent de faire valoir leurs droits ».
La Confédération paysanne, « dans son rôle de défense de tous les travailleurs de la terre, condamne un modèle d'agriculture industrielle et concurrentielle qui encourage l'écrasement des coûts de production, la baisse de la valeur du travail agricole et l'exploitation des saisonniers ».
« Nous exigeons des pouvoirs publics une action volontaire pour faire respecter les droits humains et sociaux dans toutes les exploitations en soumettant les aides Pac à une conditionnalité sociale. Au-delà, il ne fait aucun doute que seule une agriculture paysanne permettra de mettre fin à cette dérive dans laquelle les droits des hommes et des femmes, tout comme la protection de l'environnement et des territoires, ne sont qu'une variable d'ajustement », explique la Confédération paysanne.