La FNSafer a répondu vendredi de manière « ferme mais sereine » à la pique lancée à leur égard par la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, Eva Joly, lors de son passage dans la Basse-Normandie le 3 février 2012.
Eva Joly avait mis en cause les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) au sujet de la consommation des terres agricoles. Mme Joly avait alors déclaré que les Safer « ne remplissent pas leur mission de service public qui est d’aider les jeunes agriculteurs à s’installer », rapporte la FNSafer.
Mme Joly avait pointé une « institution publique détournée de sa véritable mission parce que tout tourne autour [...] du bénéfice », et plus prompte à « réaliser des opérations immobilières juteuses ».
« Ce jugement global, énoncé à partir d’un dossier conflictuel, ne correspond pas à la réalité », fustige la FNSafer dans son communiqué.
La fédération fait remarquer que « la plus grande part des biens et surfaces » agricoles ou ruraux, acquis pour « les réattribuer à des candidats, privés ou publics, dont les projets s’inscrivent dans des politiques d’aménagement durable », est consacrée à l’installation. Ainsi, selon ses chiffres, « 1.158 jeunes agriculteurs ont été installés par les Safer en 2010, dont 63 % hors du cadre familial », soit 26.400 ha. « Les surfaces attribuées en faveur de l’installation sont supérieures de 14 % à celles orientées vers l’agrandissement », ajoute la fédération des Safer.
Elle précise que « les autres surfaces sont consacrées à la restructuration forestière, parcellaire et au maintien des fermiers en place ».
Par ailleurs, les Safer « agissent dans le cadre d’une gouvernance ouverte et diversifiée » à travers leurs conseils d’administration qui comprennent « un tiers d’élus des collectivités locales, dont nombreux sont les représentants d’EE-LV », affirme la FNSafer. Selon elle, ils contribuent bien aux décisions « en concertation avec les représentants de la profession agricole », et sous le contrôle de l’Etat.
En outre, les Safer auraient exercé leur droit de préemption à la demande des collectivités en 2010 à 60 % « dans l’objectif de protéger les terres agricoles » et à 40 % « pour préserver l’eau, la faune, la flore et les paysages ».
Les Safer « alertent (les pouvoirs publics) sur le gaspillage des espaces naturels et agricoles depuis 2005 » avec le livre blanc sur les paysages, et depuis 2008 à chaque parution annuelle de l’étude « Prix des terres », sur le gaspillage des espaces naturels et agricoles, fait valoir le communiqué. Elles publient « chaque année des données sur les marchés fonciers ruraux » afin de répondre à leur mission de transparence, ajoute la FNSafer.
Ainsi, les Safer considèrent que leurs décisions, qui répondent à leurs missions d’intérêt général (protéger et dynamiser l’agriculture, développer la vitalité des territoires et préserver la nature et la biodiversité), rejoignent les convictions d'Eva Joly.
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