Le groupe allemand Bayer a annoncé lundi son intention de faire appel d'une condamnation à indemniser des agriculteurs aux Etats-Unis, qui l'ont accusé d'être indirectement responsable de restrictions de l'UE contre le riz américain préjudiciables à leurs ventes.
Bayer « annonce qu'il va mettre en œuvre tous les moyens juridiques pour réviser » une décision de justice rendue jeudi dernier par un tribunal de l'Arkansas, annonce le géant rhénan dans un communiqué.
Le groupe a été condamné à payer un total de 48 millions de dollars (35,7 millions d'euros) à un groupe de quatorze cultivateurs et négociants en riz, qui estiment avoir été lésés par des restrictions à l'importation mises en place en 2006 par l'Union européenne après la découverte d'OGM dans du riz américain, a expliqué un porte-parole.
Ces OGM provenaient d'une expérience menée jusqu'en 2001 par la branche phytosanitaire du français Aventis, ensuite rachetée par Bayer. Ces plants expérimentaux de riz LL601, qui n'ont jamais été commercialisés, avaient contaminé des cultures traditionnelles.
Mais le groupe allemand conteste avoir violé les lois américaines, et « insinuer une intention de nuire de Bayer dans cette affaire est totalement injustifié », se défend-t-il dans un communiqué.
Bayer souligne également que les restrictions à la vente ne concernaient que l'Europe, alors que la majorité du riz à long grain américain est consommé en dehors de cette zone, et n'a donc pas été touché par la mesure.
Au total, Bayer fait face à des plaintes de 6.600 exploitants et négociants de riz américains, et tente d'arriver à des compromis avec certains d'entre eux pour éviter des procès.
Selon l'association d'actionnaires contestataires de Bayer CGB-Network et Greenpeace, le montant total des indemnités pourrait s'élever à 1,3 milliard de dollars, un calcul récusé par le groupe.