Alors que les comptes prévisionnels de l'agriculture ont été publiés jeudi, la FNB (Fédération nationale bovine) indique que le revenu des producteurs bovins à viande se situe « au plus bas des différentes orientations agricoles ».
« Pour les plus spécialisés, ce revenu a atteint à peine 15.000 euros par éleveur sur les cinq dernières années (avant paiement des cotisations sociales), malgré les contraintes lourdes du métier, et en dépit des gains constants de productivité et efforts de modernisation. Sur les trois dernières années, il est inférieur de 18.000 euros à la moyenne de l'ensemble des exploitations françaises. »
A la veille des décisions du ministre de l'Agriculture sur l'application de la réforme de la Pac, « les producteurs de viande bovine, présents sur l'ensemble des territoires français et dans toutes les régions, espèrent une vraie revalorisation de leur situation à même de conforter cette filière, et cela dès sa mise en œuvre, en 2015 », déclare la FNB.
« Ces producteurs attendent en conséquence, au travers d'une enveloppe de couplage à la vache allaitante dotée d'au moins 690 millions d'euros, la concrétisation des orientations déclinées par le président de la République. »
« Ce montant s'avère d'autant plus nécessaire qu'aucune garantie ne semble pouvoir être apportée sur la gestion du nombre d'animaux primés et sur le devenir du soutien des éleveurs en place aujourd'hui. Il serait impensable que les éleveurs spécialisés fassent les frais de la réforme, avec une baisse de leur soutien et une déstabilisation du marché par manque de lucidité », poursuit la FNB.
L'organisation syndicale « appelle les pouvoirs publics à la responsabilité, de façon à bâtir, avec les professionnels du secteur, un dispositif suffisamment maitrisé pour donner de la visibilité à ce nouveau soutien aux cheptels de vaches allaitantes. Il doit être doté d'un montant unitaire par vache qui assure réellement un progrès par rapport à la situation actuelle. »
La FNB « tient à exprimer l'inquiétude croissante des éleveurs face au risque d'une définition bâclée de la mesure. Celle-ci passerait à côté des enjeux prioritaires pour l'avenir concernant le secteur allaitant, mais plus largement l'équilibre des territoires et de l'ensemble des filières ».