Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé mercredi s'être associé à un consortium australien pour explorer la production de biocarburant à base d'une espèce d'eucalyptus qui pousse dans les zones arides.
« L'objectif du projet est d'établir un centre pilote pour la production de carburants alternatifs qui sera opérationnel en Australie au cours de l'année prochaine », a annoncé Airbus dans un communiqué. Le consortium regroupe notamment la compagnie Virgin Australia. Le projet vise à utiliser le mallee, une espèce d'eucalyptus cultivé notamment dans la « wheat belt » d'Australie occidentale et de le transformer par un processus de pyrolyse en biocarburant.
Deux autres processus de fabrication de biokérosène ont jusqu'à présent été certifiées par les organismes internationaux, l'un basé aux Etats-Unis, l'autre en Grande-Bretagne, qui autorisent l'utilisation de biocarburants dans l'aviation. Le mallee rejoint ainsi des plantes comme le jatropha, la cameline et les algues comme source possible de biocarburant dont les avionneurs encouragent le développement.
Airbus a l'ambition de mettre en place des chaînes complètes, de la production de matière première organique au raffinage jusqu'à la compagnie aérienne, sur chaque continent. Il dispose déjà de chaînes en Europe (Espagne, Roumanie), en Amérique latine (Brésil) et au Qatar. Après l'Australie, Airbus est en discussion pour établir une chaîne en Asie d'ici à la fin de l'année.
Par ailleurs, Airbus a signé jeudi avec les constructeurs américain Boeing et brésilien Embraer un protocole d'accord de collaboration pour le développement de biocarburants à propriétés équivalentes « à un prix abordable ».
Les trois leaders du secteur « ont convenu de rechercher des opportunités collaboratives en vue de s'adresser de façon unanime aux gouvernements, aux producteurs de biocarburants et aux autres parties prenantes majeures, afin de soutenir, promouvoir et accélérer la disponibilité de nouvelles sources de carburants aéronautiques durables », a indiqué Airbus dans un communiqué.
Boeing et Airbus soutiennent déjà la recherche de carburants d'origine organique moins polluants que le kérosène, carburant fossile, qui puissent être utilisés dans l'aviation civile. Leur projet est d'obtenir des biocarburants dit « drop in », à propriétés équivalentes et qui puissent être utilisés indifféremment par tous les avions quelle que soit leur origine organique.