Avec la nouvelle Pac, les aides accordées à la filière du pruneau d'Agen pourraient être fortement réduites. Les producteurs doivent trouver des solutions pour ne plus en dépendre.
Le plan de relance, préconisé par le comité économique du pruneau, a été précisé lors de la Journée de la prune, en janvier dernier. « Nous devons rajeunir le verger, qui a vingt-huit ans de moyenne d'âge et un rendement très bas (de 3,5 à 4 t/ha), en plantant chaque année 800 ha, jusqu'en 2020, et en limitant les arrachages à 600 ha par an, explique Claude Crouzet, président du comité.
« Un pruniculteur sur deux possède des surfaces libres pour étendre son verger. L'objectif est de maintenir une production de 60.000 tonnes par an à l'horizon de 2029 et de reprendre les marchés européens, sur lesquels le Chili et les Etats-Unis nous ont doublés », poursuit-il.
Il est cependant difficile d'investir dans de nouvelles plantations si l'on ne sait pas à quoi s'attendre en matière de Pac. Le coût direct de l'investissement a été évalué à 73 millions d'euros sur sept ans (plants et irrigation), voire à 180 millions, si l'on ajoute le manque à gagner avant l'entrée en production des jeunes arbres.
« Il faudra également mutualiser les outils de séchage des prunes, poursuit Claude Crouzet. Il existe 3.000 tunnels de séchage en France aujourd'hui chez les producteurs ; or 900 suffiraient pour sécher 60.000 tonnes. Cela permettrait de les utiliser dix jours de plus par an, d'en améliorer l'amortissement et de professionnaliser le personnel y travaillant. »
Des économies d'énergie doivent être réalisées grâce à l'isolation des bâtiments, l'homogénéisation des lots au séchage, la récupération de la chaleur et l'utilisation des énergies renouvelables. Cette année, ces économies sont de 37 %, mais il semble qu'il est possible d'aller jusqu'à 75 %. Des tests réalisés par une coopérative lot-et-garonnaise semblent prometteurs.
Enfin, les pruniculteurs comptent aussi sur un effort des entreprises de transformation. L'année dernière, les pruneaux de petite taille, représentant un tonnage important, avaient été donnés aux expéditeurs, afin qu'ils ne soient ni détruits, ni stockés, mais vendus sur les marchés d'exportation où l'on trouve la concurrence. Une solution qui ne peut être qu'exceptionnelle.