Le ministre de l'Agriculture a présenté, en conseil des ministres le 27 février 2013, une communication relative au projet agroécologique pour la France. L'objectif de Stéphane Le Foll est d'engager une évolution des modèles de production qui remette l'agronomie au cœur des pratiques, pour combiner la performance économique et la performance écologique.
Les techniques promues sont, par exemple, la diversification des cultures, la lutte intégrée contre les ravageurs ou encore l'agroforesterie. Leur développement s'appuiera sur plusieurs leviers : la réorientation des outils budgétaires de la Pac, l'intégration de l'agroécologie dans les référentiels de formation, la mobilisation de la recherche et l'évolution de la politique de développement agricole ainsi que la fiscalité environnementale.
Le projet « Agricultures : produisons autrement » s'appuiera sur de nouveaux plans en préparation et sur la réorientation de deux plans existants :
- Un plan « énergie, méthanisation, autonomie, azote » permettra de mettre en œuvre une gestion globale de l'azote sur les territoires et de valoriser l'azote organique présent dans les effluents d'élevage pour diminuer le recours à l'azote minéral ;
- Un plan « protéines végétales » sera lancé pour tirer parti de l'intérêt agronomique et écologique des légumineuses et contribuer à l'autonomie fourragère des exploitations ;
- Un programme national « ambition bio 2017 » soutiendra le développement de l'agriculture biologique, tant en matière de production agricole (avec l'objectif de doubler les surfaces d'ici à 2017) que de structuration des filières et de la consommation ;
- Le plan de développement durable de l'apiculture, présenté le 8 février 2013, vise à augmenter la production apicole et à améliorer la santé des abeilles, notamment en évitant l'utilisation systématique du « parapluie chimique » ;
- Le plan Ecophyto fixe des objectifs de diminution de l'utilisation des pesticides selon les filières et les territoires, en encourageant le développement des alternatives (biocontrôle, lutte biologique) ;
- Le plan Eco antibio mise sur l'observation et la prévention pour passer du recours aux antibiotiques dans une logique d'assurance tout risque à une utilisation de précision.
Trois axes : connaître, diffuser, inciter
« Le projet agroécologique permettra de rationaliser ces approches et de les mettre en cohérence dans des modèles de production agricole », a expliqué le ministre. Il comporte trois axes :
- Connaître et capitaliser : une plate-forme web participative permettra de mutualiser les expériences concrètes et les connaissances agroécologiques ;
- Diffuser et former : les crédits du développement agricole seront réorientés dans le cadre du programme national 2014-2020. Dès 2013, 3 millions d'euros seront mobilisés ;
- Inciter les agriculteurs à se convertir à ces nouvelles pratiques et à les pérenniser. En particulier, le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'agroalimentaire et la forêt proposera la création de groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) au service de démarches collectives.
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jeudi 28 février 2013 - 09h54
J'ai bien peur que l'outil principal de ce plan soient les taxes. Décidemment ils ne pensent qu'à ca. Pour le reste, c'est très joli sur le papier, mais on ne va pas réinventer l'agriculture en 5 minutes. Enfin, en ce qui concerne l'objectif de doubler la production d'ici 2050, on peut s'assoir dessus (en France en tous cas): si on arrive péniblement à maintenir le niveau de production actuel avec un tel plan, ce sera déjà une performance. Enfin pour l'instant il est imprudent d'investir sans savoir à quelle sauce nous serons ponctionnés entre la PAC et l'Etat.