« J'ai toujours considéré l'agriculture comme un enjeu global, celui d'une profession que je respecte mais aussi celui des consommateurs et de tous les citoyens. » Dans une interview accordée au magazine de la FNSEA « L'Information agricole », François Hollande, le favori des sondages pour la primaire socialiste, déclare que l'agriculture est un « atout essentiel » pour la France.
S'il est élu président de la République au printemps prochain, il fera de la jeunesse « la grande cause » de son mandat présidentiel. En agriculture, il veut « une politique d'entrée dans le métier et d'installation qui devra être renouvelée et rénovée, en soutenant financièrement les jeunes qui souhaitent s'engager dans la carrière d'agriculteur, avec le maintien de prêts bonifiés ».
L'autre priorité de François Hollande, s'il est élu, sera de mettre en place une réforme fiscale « d'ampleur ». Elle aura son « volet agricole qui devra favoriser l'emploi, l'investissement dans l'innovation, et l'environnement ». « Il y aura aussi un volet nouveau sur les mécanismes assuranciels pour faire face aux crises et aux aléas du marché », indique le socialiste.
François Hollande entend également inciter les agriculteurs à travailler ensemble. Il veut « favoriser avec l'aide de l'Etat, des régions et de l'ensemble des partenaires, des politiques structurelles qui permettront de lier sur un même territoire plusieurs exploitations, comme cela a été fait pour l'achat du matériel agricole avec les Cuma. L'objectif sera de mettre en œuvre des mesures à la fois économiques et environnementales ».
Il n'oublie pas que la politique agricole française se fait essentiellement à Bruxelles. « La première tâche qui m'incombera sera aussi de préserver le budget agricole au niveau européen, veiller à ce que la Pac permette la diversité des productions, la redistribution des aides, et un lien entre production et protection de l'environnement. »