« L'idée, pour arriver à une agriculture performante écologiquement et économiquement, c'est de repenser les modèles productifs. Il faut produire autant, voire plus, mais produire mieux, en diminuant les phytos, les antibiotiques ou encore la consommation d'énergies fossiles. Je conteste le principe même de l'herbicide : il faut organiser la compétition entre les plantes pour en tirer le meilleur. »
Le ministre de l'Agriculture veut changer les mentalités, a-t-il expliqué jeudi devant les journalistes agricoles de l'Afja. « Ce sera long. Certaines pratiques nécessitent un changement culturel. Pour certains agriculteurs, le non-labour est encore inconcevable », a-t-il expliqué. Le changement de mentalités, le ministre l'attend aussi des écologistes. « Il faut passer de la contestation à la construction. »
Vingt « réseaux » (agroécologie, agroforesterie...) sont à l'étude. « Nous regardons quels sont les critères de convergence entre ces expériences pionnières d'agriculteurs. Puis nous définirons des objectifs et une méthode. Ce n'est ni un simple recensement, ni des contraintes réglementaires qui se préparent. Nous allons créer une nouvelle dynamique. »
Une dynamique que Stéphane Le Foll souhaite diffuser via la formation (initiale et continue), le conseil, mais aussi une fiscalité adaptée. Une dynamique qu'il souhaite collective et qui se concrétisera avec la mise en place de GIEE (groupements d'intérêt économique et écologique). « Il faut créer de nouveaux modèles », a martelé le ministre sans en dévoiler plus. Résultats le 18 décembre 2012, à l'occasion de la conférence « Produisons autrement » organisée par le ministère de l'Agriculture.
La loi d'avenir pour l'agriculture qui devrait être débattue au second semestre de 2013, afin de pouvoir prendre en compte la réforme de la Pac qui doit intervenir au premier semestre au niveau européen, inscrira dans le marbre ces nouvelles pratiques.
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vendredi 07 décembre 2012 - 15h23
C'est de l'utopie. Si on avait trouvé des methodes alternatives qui fonctionnent réellement, les agriculteurs les utiliseraient depuis longtemps. Malheureusement, la plupart des expériences se traduisent par des baisses de rendements; et, là c'est l'agriculteur qui supporte la punition financière. Utiliser moins d'intrants c'est faisable, mais sûrement pas en produisant plus (ou alors qu'on nous le prouve). En attendant nous avons nos familles à nourrir le banquier n'attend pas et nous n'avons pas les moyens de prendre des risques inconsidérés.